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COALITION « DYTANIE » : déclaration du lancement officiel

vendredi 16 septembre 2016


Déclaration liminaire

Mesdames et messieurs les journalistes, au nom de la coalition « Dytaniè », il me plait de vous souhaiter la bienvenue à cette conférence de presse, la première de notre coalition qui existe de fait depuis le mois de mai 2016.

Cette conférence de presse intervient à un moment où tous les patriotes sincères et intègres commémorent le 1er anniversaire de la résistance au putsch qui a vu la mort de plusieurs dignes filles et fils de ce pays. En leur mémoire, nous demandons à tous d’observer une minute de silence.
En rappel, Le 28 octobre 2014, des centaines de milliers de Burkinabè sont sortis dans la rue à travers tout le pays pour adresser un message au pouvoir de Blaise Compaoré : arrêter son projet de révision constitutionnelle. Hélas, ce dernier n’a pas entendu ou plutôt il n’a pas voulu entendre le message sorti des tripes du peuple en lutte. Celui-ci a alors pris ses responsabilités deux jours après en congédiant le régime autiste de Blaise Compaoré de la gestion des affaires de l’Etat. Malgré tout, durant la Transition, les reliques du régime déchu ont cru pouvoir restaurer leurs privilèges perdus, en perpétrant le coup d’Etat du 16 septembre 2015. Une fois encore, le peuple s’est dressé comme un seul homme pour défendre sa victoire. Ces combats héroïques d’Octobre 2014 et de Septembre 2015 ont fait de nombreuses victimes. Leurs sacrifices pour restaurer l’honneur et la dignité de notre peuple restent à jamais gravés dans la mémoire collective burkinabè. Ces sacrifices consentis ont permis de facto l’organisation des élections présidentielles et législatives le 29 novembre 2015. En confiant le pouvoir aux uns et en plaçant les autres dans l’opposition, le peuple a cru que chacun jouerait véritablement son rôle pour défendre ses aspirations. Que constatons-nous à quelques jours de l’anniversaire de la résistance au putsch et à deux mois de celui de l’insurrection populaire ? Il est désolant de constater que le personnel politique au pouvoir comme dans l’opposition se détournent des problèmes réels du peuple et des idéaux qu’il a défendu lors de ces événements majeurs de notre histoire politique.
En effet, en quelques mois, les Burkinabè ont été convaincus que l’esprit de l’insurrection populaire ainsi que la défense des acquis précieux de la Transition n’étaient pas la boussole de nombreux acteurs de la classe politique, surtout celle qui est aux affaires.
Du reste, des freins sont actionnés sur les dossiers de justice, un plan de remise en cause vise à vider le contenu du projet de constitution de la 5ème République, le code minier, la séparation des pouvoirs dans le but d’effacer tous les sillons tracés par le peuple sous la Transition. Ces actes de reculades et autres rétropédalages sont synchronisés de tentatives grossières de liquidations des associations de la société civile par des accusations montées tous azimuts et distillées périodiquement pour détourner l’opinion du traitement des dossiers pendants. En 9 mois de séjour au pouvoir, le peuple attend toujours de voir ouvrir les procès pour la vérité et la justice concernant les crimes de sang et les crimes économiques. Mais que nenni !
Outre le secteur judiciaire, le peuple ne voit aucun sillon de changement qui donnerait espoir pour un lendemain meilleur dans les secteurs de l’éducation, de l’agriculture, de la sécurité, de la santé où d’ailleurs l’on constate une lutte âpre du ministre de la Santé pour le contrôle des ressources de la CAMEG à des fins personnelles inavouées.
Au Demeurant, il est désormais clair pour tous les patriotes sincères et intègres que les précieux acquis de l’insurrection populaire et de la transition sont désormais menacés. Pire, la dignité retrouvée pendant les journées insurrectionnelles et durant la période de la Transition est bafouée par une classe de politicien qui a fait du déni de justice, et de l’inconséquence politique son sport favori.

De ce fait, il y a un temps pour observer dans le silence et un temps pour agir. Le temps d’agir en unité d’action est arrivé pour la conquête d’une justice indépendante, pour la préservation et le renforcement des acquis de l’insurrection, contre la TRAHISON du peuple. C’est pour cela que nous, organisations de la société civile, nous nous mettons en coalition baptisée « Dytaniè » (qui signifie l’hymne de la libération, hymne de la victoire, le chant du salut du peuple !) pour constituer un cadre d’unité d’action pour la défense de l’esprit de l’insurrection, c’est-à-dire la justice, la dignité, la liberté, les acquis de l’insurrection populaire, le vrai changement, une gouvernance au service des intérêts et des aspirations du peuple.
Notre coalition dont le lancement officiel a lieu ce jour et qui est ouverte aux adhésions d’autres organisations patriotiques, sincères et intègres, a pour but de lutter pour la préservation et le renforcement des acquis de l’insurrection populaire et de la Transition. Pour ce faire, elle poursuivra avec toutes les forces et organisations patriotiques, intègres, et sincères mues par l’intérêt général, les objectifs suivants :
 Le renforcement de l’esprit de l’insurrection populaire
 Le renforcement des acquis de l’insurrection populaire et de la Transition
 La vérité et la justice dans les crimes de sang et les crimes économiques en particulier le dossier du putsch, le dossier Thomas Sankara, le dossier Norbert ZONGO, le dossier Boukary DABO pour ne citer que ceux-là…
 La promotion d’une gouvernance vertueuse au service des intérêts réels du peuple
 La prise de position sur toutes questions que nous jugerons majeures pour notre pays
 La conscientisation des masses populaires pour l’émergence d’une nouvelle classe politique patriote, sincère et intègre mue par l’intérêt général, etc.
Pour la défense et le renforcement des idéaux et des acquis de l’insurrection populaire, nous vaincrons !
Pour la coalition « Dytaniè »
Les Organisations membres :
 Le Balai Citoyen,
 Le cadre 2heures pour nous 2heures pour l’Afrique,
 La Ligue des panafricanistes,
 La Génération Joseph Ki Zerbo,
 La Génération Cheik Anta Diop,
 Le Mouvement des Sans Voix (MSV),
 Le Repère


Note du journal : la déclaration a été lue lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 15 septembre 2016 au Centre national de presse Norbert Zongo