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POLLUTION HYDRIQUE : Le barrage de Ziga doté d’un remède antipollution

mercredi 28 décembre 2016


Lorsqu’il a été construit, le barrage de Ziga avait vocation à satisfaire les besoins en eau de la ville de Ouagadougou. Sauf que la pollution dont il est l’objet, compromet cet objectif. Mais à l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement(ONEA), un plan de riposte anti-pollution a été trouvé. Et mis en œuvre ce 27 novembre 2016.

La maîtrise des ressources en eau constitue un défi pour le Burkina Faso, pays sahélien. D’où la mise sur pied de grandes retenues d’eau telles que Kompienga, Bagré, Samendeni et Ziga. Si l’accroissement rapide de la population cause d’énormes défis, d’autres facteurs s’invitent désormais dans l’équation de la maîtrise de l’eau, mettant en péril l’objectif de parvenir à l’autosuffisance en eau dans la ville de Ouagadougou. Au nombre de ces facteurs, on dénombre l’émergence des pesticides dans les zones de servitude des retenues d’eau, l’envasement des réservoirs d’eau à ciel ouvert et surtout l’avènement des algues qui en plus de menacer la qualité et la pérennité de l’eau, renchérit le coût de production de celle-ci. En effet, les algues produisent des substances qui donnent à l’eau des odeurs de pourriture et de fosses septiques ainsi que des flaveurs de moisissure mettant en danger la caractéristique potable de l’eau.

Les poissons planctonophages comme solution stratégique

Selon le responsable du Laboratoire Environnemental et Social, Augustin B.Neya, les

algues constituent un danger pour la qualité d’une eau déjà très peu disponible des stratégies de lutte mises en œuvre en vue de venir à bout de cette espèce végétale polluante. Le développement des algues est causé par les déjections animales et engrais chimiques d’où l’interpellation des populations à plus de vigilance. Il ressort que le procédé de la lutte biologique est le plus efficace. D’autant que la méthode chimique a montré des limites du fait que ses conséquences secondaires sont néfastes les unes que les autres y compris des maladies.
Reste la lutte biologique. Cette méthode a été expérimentée par le Laboratoire Environnemental et Social créé en 2010. Elle consiste à mettre dans les retenues d’eau, des poissons pour qui les algues nocives constituent un aliment : leur nom, « poissons planctonophages ». Pour l’épuration totale du barrage de Ziga et de ses 208 millions de mètres cube (m 3), 4,5 millions de ces petits poissons de 50g environ seront nécessaires. Au bout de trois(03) ans, les populations seront autorisées à pêcher ledit poisson qui est comestible ; d’où l’appel du Directeur Général de l’ONEA Arba Jules Ouédraogo à respecter les délais fixés par la loi.


Encadré : Gros plan sur le laboratoire Environnemental et Social de l’ONEA

Depuis 2010, il est mis en place une structure dénommée laboratoire environnemental et social qui a pour objectif de proposer des solutions alternatives à l’utilisation des produits chimiques. D’où la trouvaille de taille : les poissons planctonophages. Pourquoi ces poissons ?
Il s’agit de poissons pour qui les algues toxiques constituent un aliment principal (plus de 50%).Communément appelés tilapias, l’utilisation de ces poissons s’étendra à toutes les étendues d’eau exploitées par l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement(ONEA) en vue de mettre à la disposition des populations une eau de bonne qualité selon les explications de son responsable, Augustin B. Neya. Il faut dire qu’après des années de recherches, l’efficacité de ces poissons a été prouvée. Depuis, le laboratoire s’applique à l’élevage de ces poissons au sein de son site. Cerise sur le gâteau, après leur introduction, ces poissons de 50g environ pèseront entre 100 et 250 g au bout de trois(03) ans et pourront être pêchés au profit des populations d’autant que leur consommation n’a pas d’implications sanitaires. Par contre, la pêche de ses poissons va permettre d’injecter un pactole de 315 millions dans l’économie nationale.


Soumana Loura

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