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GESTION DES RESSOURCES EN EAU (3/5) : Les facteurs de pollution et les mesures de protection de l’eau au Burkina Faso

mardi 7 mars 2017


Les facteurs de pollution de l’eau sont nombreux et multiples. Le Directeur Général de l’Agence de l’Eau du Nakambé, Ghislain Anselme Kaboré, a expliqué aux hommes de médias ces facteurs mais aussi les mesures qui ont été prises pour protéger les ressources hydriques du pays.

La pollution est définie comme la présence de substances dans l’environnement dont la composition chimique perturbe le fonctionnement des processus naturels. En somme, toute substance susceptible d’altérer la qualité de l’eau est polluante. Selon M. Kaboré la pollution hydrique ne date pas d’hier et a été à l’origine de grandes épidémies qui ont décimé certaines parties du monde au moyen-âge. Avec la révolution industrielle, la pollution va prendre de l’ampleur du fait de l’industrialisation. Le ruissellement des eaux de pluies faisant, l’eau se trouve exposée à toutes les formes de pollutions.

Quid de la pollution au Burkina Faso ?

Selon M. Kaboré, les ressources hydriques du Burkina sont exposées à quatre facteurs de pollution à savoir l’orpaillage, les industries, l’agriculture et l’élevage à travers la défécation des animaux. Ce sont environ 500 sites d’orpaillage, dans lesquels travaillent un demi-million de mineurs, qui sont répertoriés sur le territoire burkinabé en 2014.Leur consommation en termes d’eau s’élève à 2millions de mètres cubes pour les sites artisanaux contre 5 millions de mètres cube pour les sites industriels. Si l’exploitation de l’or est jugée utile pour juguler la pauvreté, il reste que l’utilisation de métaux tels le zinc, le mercure et le cyanure nuisent à l’environnement et à la santé des populations. Quant aux industries, elles exercent une pression énorme sur l’eau et nuisent au pouvoir épurateur de celle-ci du fait des substances chimiques qui y sont déversées. A titre d’exemple, si la fabrication d’un kilogramme de sucre nécessite entre 300 à 400 litres d’eau et que celle d’un kilogramme d’alcool nécessite 100 litres d’eau, le tannage des peaux très répandu au Burkina « coute » 35 mètres cube par tonne. Les agriculteurs ne sont pas en reste. La mauvaise utilisation des pesticides, des herbicides dégradent l’écosystème et appauvrissent la biodiversité d’où les fréquentes hécatombes de poissons observées au Burkina. A ce tableau s’ajoutent les ménages qui de par les transferts de déchets qu’ils effectuent dans la rue et le faible taux d’assainissement des cadre de vie, ne favorisent pas une protection de l’eau d’autant que la défécation à l’air libre est encore répandue.

Des mesures palliatives

Au vue de la gravité de la situation, le SP/GIRE a pris des mesures pour atténuer les dégâts. Ainsi un arsenal juridique a été élaboré en amont pour encadrer toutes les actions. Il est aussi mis en place un suivi de contrôle de qualité de l’eau à travers les différents laboratoires mais à l’aide de la Direction Générale des Ressources en Eaux(DGRE).En aval, des séances de formations et de sensibilisations sont régulièrement organisées au profit des populations pour changement de comportements. Il a aussi été mis à la disposition des agences de l’eau des outils de protection et de gestion. Des contreparties financières sont tout aussi infligées aux pollueurs et des contre-expertises faites pour vérifier et compléter les expertises internes qu’effectuent certaines entreprises.

Soumana Loura

TOUTEINFO, Quotidien burkinabè en ligne