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PROCES DES ANCIENS MINISTRES DU GOUVERNEMENT TIAO : L’avocat de Blaise Compaoré se dit être muselé

vendredi 5 mai 2017


Le procès des ex-ministres du gouvernement Tiao a repris ce jeudi 4 mai 2017 au Tribunal de grandes instances (TGI) de Ouagadougou. Deux actes auront marqué cette deuxième journée du procès à savoir le renvoi du procès au lundi 8 mai 2017 et le refus de la Cour de donner cutis à Me Pierre-Olivier Sur d’assurer la défense de son client qui n’est personne d’autre que l’ex-ministre de la Défense, par ailleurs ex-président du Faso Blaise Compaoré.

Un peu plus de deux heures, c’est le temps qu’auront duré les échanges lors de la reprise du procès des ex-ministres du gouvernement Tiao ce jeudi 4 mai 2017. Ceux qui sont impatients de connaitre l’issue du procès auront à attendre encore quelques jours de plus car aussitôt ouvert, le procès sera une fois de plus renvoyé au lundi 8 mai 2017 à 9 heures. C’est sur demande des conseils commis d’office des ex-ministres Baba Hama et Baba Diémé que la Cour a décidé procéder à ce renvoi. Ils ont en effet souhaité ce renvoi sous prétexte de n’avoir pris connaissance du dossier que la veille de la reprise du procès soit le mercredi 3 mai 2017 ; en plus ils n’ont même pas pris contact avec les deux prévenus ont-il souligné. Ils n’étaient donc pas en mesure d’assurer avec efficacité la défense de leurs clients pouvait-on comprendre. Ils ont rappelé au président de la Cour que même s’ils sont commis d’office ce qui n’est pas le cas des autres conseils, ils n’ont pas accepté le dossier pour faire de la figuration ; au contraire, ils comptent assurer avec la plus grande détermination, avec le professionnalisme, la défense des deux ex-ministres. « C’est un droit pour le prévenu d’être défendu » ont-ils souligné.
Il faut dire que le ministère public ne partage pas cet avis. Bien qu’ayant reconnu que la requête des avocats est légitime, il n’a pas hésité à lui faire barrage. A son tour, il a proposé que les dossiers concernant les ministres en question soient déclassés pour être jugés à la fin du procès. Il a été pris à contre pied par l’un des avocats qui a déclaré : « la justice ne se fait pas dans la précipitation ». Ce dernier a raison cependant, le dossier sur le présent procès est en cours depuis 30 mois déjà a relevé le président de la Cour. Ceci n’est pas une raison ont estimé les avocats des autres prévenus qui n’ont pas hésité à passer à la barre pour prêter main forte à leurs confrères. Chacun y est allé de son argument, ce qui a obligé le président du tribunal à suspendre le procès pour une durer de 15 minutes afin de statuer sur la requête introduite. C’est donc à la suite de cette suspension, que le président a annoncé le renvoi du procès au lundi 8 mai 2017.

Me Sur n’est pas vraiment sûr de défendre Blaise Compaoré

L’autre fait marquant la reprise du procès, c’est le refus fait à Me Pierre-Olivier Sur, d’assurer la défense de son client Blaise Compaoré. Ce sont les textes qui le prévoient si on en croit le président de la Cour. Bien évidemment, cette décision ne sera pas acceptée par l’avocat français qui a déclaré être museler. D’après lui, la décision qui sera rendue sera nulle au regard des critères internationaux. Il pense que si à la suite du procès, le Burkina Faso lançait un mandat d’arrêt international contre son client, il n’aura aucun effet judiciaire. Selon ses explications, un mandat d’arrêt international doit être transmis par l’Etat requérant à l’Etat requis. La Côte d’Ivoire étant dans le cas présent l’Etat requis, jugerait la nullité du mandat international d’après lui. En bref si on l’en croit, l’ex-président burkinabè ne peut être sanctionné. Déjà, il a annoncé qu’il ira plaider la nullité du mandat d’arrêt international et qu’il est convaincu de gagner.
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Thierry KABORE

TOUTEINFO, Quotidien burkinabè en ligne