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RECENSEMENT D’HABITATS A SAABA : vaste arnaque foncière à l’horizon ?

mardi 3 avril 2018


En l’espace de dix (10) ans, la zone non lotie de Kalsin dans la commune de Saaba a connu son deuxième recensement. Le premier était l’œuvre des autorités locales, le second est vraisemblablement de la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR). Que retenir de ce dernier ? Des habitats spontanés visiblement construits ou colmatées pour le besoin de recensement. Des numéros sur des constructions délabrées et abandonnées, des murs, des fondations de maison et autres lieux. Des résidents qui croient fortement qu’il y a eu marchandage sur leur dos. Tels sont quelques constats après le passage d’agents recenseurs en février 2018. L’opération de recensement effectuée a jusque-là engendré plus de questions que de réponses au sein des populations.

Contre vents et marées, un recensement a bien eu lieu les 22 et 23 février 2018 dans la commune de Saaba. Bien avant, la réalisation d’une telle opération n’était pas évidente, et pour cause, des propriétaires terriens s’étaient opposés à toute initiative allant dans ce sens. Ce front de refus s’est par la suite élargi aux résidents, qui avaient entre temps pris conscience de la gravité de la situation. Conscientes de ce climat délétère, les autorités communales de Saaba ont voulu paré à toute menace. En effet, pendant l’opération les agents recenseurs étaient suivis par des individus qui portaient des gilets sur lesquels on pouvait lire « Commune rurale de Saaba, sécurité ». Une preuve que cette municipalité tenait immanquablement à cette opération de recensement.

Les agents recenseurs faisaient du porte à porte pour le numérotage des habitats. A l’aide de la peinture, un numéro est inscrit sur un mur de la maison, mais aucun récépissé n’est remis aux propriétaires des lieux. Ils tenaient plutôt des fiches sur lesquelles étaient inscrites des informations relatives à chaque habitat. Outre les informations sur l’identité des propriétaires des lieux, les autres informations à remplir étaient tenues secrètes. Une résidente qui dit avoir tenté de rectifier une information sur la fiche, en a appris à ses dépens. « Quand l’agent recenseur remplissait sa fiche, en glissant un regard sur ce qu’il écrivait, j’ai vu qu’il a coché une information qui ne reflétait pas la réalité sur notre cours, quand j’ai voulu rectifier, c’est un résident qui l’accompagnait en tant que superviseur qui m’a rétorqué que je n’avais pas le droit de regarder ce qui s’écrivait sur la fiche et je me suis tu », explique-t-elle.
Ces fiches comportaient des informations pouvant donner une idée de l’état de chaque lieu recensé. Difficilement nous avons pris connaissance de certaines informations sur ladite fiche, à cocher certainement au choix.

Certains résidents semblent ignorer le caractère décisif de ces fiches pour la suite de l’opération. L’essentiel pour ceux-ci, c’est d’avoir un numéro écrit sur leur maison. Ces propos d’un résident le prouvent à souhait, « Dieu merci, j’ai eu un numéro sur ma maison. Avec l’effectivité de ce numérotage, même si je ne gagne pas de parcelle ici, c’est certain qu’on me la donnera ailleurs ».
Contrairement à ce résident, d’autres mesurent la place capitale desdites informations.
Dans un article précédent, nous relations qu’avant le recensement, la zone avait été prise d’assaut par de nouveaux arrivants.Comme si ces derniers avaient connaissance des informations qui figurent sur la fiche, ils étaient nombreux à être présents les 22 et 23 février derniers, qui coïncidaient avec le recensement. Nombreuses étaient les maisons habitées ces jours-ci, certainement pour la circonstance. La preuve, après le numérotage, point d’habitants dans ces maisons construites ou colmatées pour la circonstance ? En tous les cas, de nombreuses portes sont de nouveau closes après le passage de l’équipe de recensement.

Des chiffres gonflés ?

Une petite promenade dans la zone nous a permis de constater la réalité des numérotages. En plus des anciennes et nouvelles constructions qui ont été numérotées, des constructions délabrées et abandonnées, des murs, des fondations de maison et autres lieux, portent des numéros. Fait bizarre, tous n’en portent pas. Et certains qui en portent aussi, connaissent des changements d’état juste après l’opération.

Des malins n’ont pas hésité à casser des murs, dont des numéros ont été attribués, pour les transformer en maison nouvellement construite après le passage des agents recenseurs. Le même numéro sera réécrit sur la nouvelle bâtisse.
Le système de numérotage aussi porte en lui des germes d’inquiétudes pour les résidents. Au-delà de l’absence d’homogénéité dans ce système d’un quartier à l’autre, des habitats se trouvant dans un rayon de 100 mètres portent par exemple des numéros allant de centaine au millier (400 ; 500 ; 1000 ; 2000 ; 3000). Avec de tel numérotage qui n’est pas à la portée de la compréhension de tous, certains résidents n’hésitent pas à dire que les chiffres ont été gonflés.
Pire, selon une certaine opinion qui circule après l’opération, des individus ne possédant ni maison, ni terrain dans la zone concernée, auraient pu s’offrir des numéros moyennant des espèces sonnantes.

Une source proche de l’équipe de recensement a avoué que même dans le milieu de ceux qui ont fait le recensement, il se dit clairement que des erreurs ont été constatées dans le travail. Est-ce pour toutes ces raisons que depuis mi-mars, des agents procèdent à des contrôles des habitats recensés ? Toujours est-il que ce contrôle se fait sans les résidents, d’où l’incompréhension demeure. « Nous ne comprenons pas que des agents qui ne connaissent pas bien notre zone viennent faire des contrôles sans nous impliquer. Nous sommes bien placés pour connaitre quelle maison est habitée et telle ne l’est pas. De ce fait, l’on peut douter de la suite de cette opération de recensement », s’indigne un résident. Des propos qui témoignent de l’inquiétude de résidents qui pour la plus part, restent toujours sans informations précises et se posent moult questions sur la transparence qui entoure cette opération de recensement.

Recensement antérieur resté sans suite…

La forte inquiétude des résidents de la zone recensée se fonde en partie sur l’opération de recensement effectuée en 2007 par les autorités municipales de Saaba. Ce recensement avait donné lieu à des récépissés aux résidents.

Le récépissé ci-dessus a été attribué en 2007
« Les résidents avaient même déboursé des frais à l’époque ; 5 000 f CFA pour ceux qui avaient une carte de famille et 10 000 f FCFA pour ceux qui n’en possédaient pas », confie un résident qui en faisait partie.

Malgré les récépissés (exemplaire de fiche ci-dessus) et le paiement des frais de contribution en 2007, l’opération est restée sans suite jusqu’à cette deuxième opération de recensement en 2018 dans la même zone. Qu’est-ce qui explique véritablement cette situation ?
Nos tentatives pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’opération auprès de la SONATUR qui serait à la manœuvre sont restées vaines.

Dasmané Niangané

TOUTE INFO , quotidien d’informations en ligne