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HYGIENE ET ASSAINISSEMENT : l’Association pour l’amélioration du cadre de vie sensibilise à Boansa

vendredi 13 avril 2018


L’Association pour l’Amélioration du Cadre de Vie (AACV) a organisé une séance de sensibilisation au profit des élèves et des enseignants. C’était le mercredi 11 avril 2018 à l’école Nabonswendé de Boansa, située dans la périphérie ouest de Ouagadougou. Cette initiative appuyée par la direction générale de l’assainissement a mis l’accent sur deux thèmes majeurs : l’utilisation des latrines et le lavage des mains. Pour l’occasion, les animateurs ont utilisé la technique du « jeu wash » pour tenir en haleine le public.

Comme dans plusieurs quartiers de Ouagadougou, notamment non aménagés que l’on appelle communément « non lotis », les problèmes d’hygiène et d’assainissement sont une réalité. Le manque d’entretien ou la mauvaise utilisation des latrines exposent la population à des maladies telles que la diarrhée, la dysenterie et bien d’autres maladies contagieuses. A Boansa, un quartier périphérique de Ouagadougou particulièrement, « on a constaté que dans les écoles primaires, il est récurrent de voir les enfants déféquer dehors. Il y a aussi un manque d’hygiène dans ces écoles. » A confié Moumouni Ouédraogo, président de l’Association pour l’Amélioration du Cadre de Vie (AACV) qui a initié le mercredi 11 avril dernier la journée de sensibilisation à l’école Nabonswendé. Selon lui, il s’agit d’apporter la contribution de l’association à un changement de comportement chez les enfants qui constituent une couche vulnérable.

Le jeu wash, pour un changement de comportement

La campagne de sensibilisation a eu l’appui technique de la direction générale de l’assainissement qui a déployé une équipe d’animateurs sur les lieux. La technique de sensibilisation tout trouvée est participative. Elle débute par un jeu avec un ballon. Les acteurs sont désignés par classe. Comme dans un match de football, les écoliers (acteurs) qui forment des équipes par groupe sont appelés à une séance de tirs aux buts. « Celui qui arrive à marquer, cela signifie qu’il vise bien le trou du WC quand il va aux selles. C’est quelqu’un qui chie bien. Mais celui qui ne marque pas le but, il ne vise pas bien le trou et donc il chie mal. » Explique à peu près Aminata Lankoandé / Ouédraogo, agent du service de l’intermédiation sociale qui était la principale animatrice du jeu. Ceux qui arrivaient à marquer le but sont ainsi applaudis comme étant des exemples à suivre. Les ’’malheureux’’ qui avaient raté leurs tirs étaient eux, invités à bien viser les buts (synonyme de trous de WC). Ainsi, les enfants apprennent qu’ils doivent suivre un minimum de règles d’hygiène lorsqu’ils doivent se rendre aux toilettes.
Selon Aminata Lankoandé, toute la stratégie du jeu wash « consiste à organiser un

championnat de jeu qui permet de s’amuser en apprenant. » Il s’agit en effet, d’apporter aux enfants « un message de sensibilisation pour les amener à changer les mauvaises habitudes qui les conduit à aller déféquer dans la nature. En d’autres termes, il s’agit de mettre fin à la défécation à l’air libre, d’amener les enfants à utiliser des toilettes et leur apprendre le lavage des mains à la sortie des lieux d’aisance afin d’éviter les maladies telles que la diarrhée et le choléra. » A-t-elle expliqué.

La séance de sensibilisation s’est poursuivie avec une stimulation pour montrer comment les microbes peuvent se propager d’un individu à l’autre et atteindre plusieurs couches de la population. C’est en ce moment précis que les écoliers choisis sur le volet ont été amenés à participer à une démonstration de la manière dont ils pourraient éviter les maladies mais aussi éviter de contaminer leur environnement grâce au lavage des mains après les toilettes.

La stratégie du jeu wash est une campagne de sensibilisation qui existe depuis 2012 et mise en œuvre par la Direction générale de l’assainissement. Pour le représentant du

Directeur général Amado Kinda, elle vise à « renforcer les compétences de la population à faire face aux maladies liées à l’insalubrité. Ces objectifs sont en lien avec la politique du gouvernement pour atteindre l’accès à l’assainissement et à l’eau potable pour tous. Ils s’inscrivent également en droite ligne des objectifs du développement durable. » La sortie terrain aux côtés de l’Association pour l’amélioration du cadre de vie est en effet « une assistance technique qui se fait dans plusieurs localités du pays pour participer à l’éveil des consciences. Nous avons un objectif qui est la fin de la défécation à l’air libre. » A-t-il ajouté.

Présente sur les lieux, la fondatrice de l’école Laurentine Ouédraogo/Souly a salué la tenue de cette journée de sensibilisation car elle permettra « aux enfants d’être propres autour d’eux ; à l’école ou la maison ».
Créée en septembre 2016, l’Association compte à ce jour une vingtaine de membres à majorité des femmes qui s’investissent dans les questions d’assainissement, d’hygiène et environnement. Le président Moumouni Ouédraogo a lancé un appel à toute personne physique ou morale à soutenir la jeune organisation dans ces missions.

Amidou Kabré

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