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Carnage de Sapouy en 1998 : justice, on brûle toujours d’impatience !

samedi 15 décembre 2018


Les syndicats, associations, mouvements de droit de l’Homme, journalistes et diverses autres organisations ont encore battu le pavé pour réclamer justice sur le « carnage de Sapouy ». Cette 20e commémoration se défile alors que la lumière sur le dossier Zongo se fait encore attendre. Mais pour plus d’un tout devrait s’accélérer avec l’interpellation de François Compaoré, présumé principal instigateur dans cette affaire de quadruple assassinat du 13 décembre 1998.

13 décembre 1998-13 décembre 2018, voici 20 ans que le journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune sont assassinés à Sapouy. Cette affaire a été un tournant décisif dans la marche de l’histoire du Burkina Faso. En effet, cet assassinat avait créé une paralysie dans le pays. Des marches, des protestations et autres grèves avaient ponctué cette disparition et secoué le régime du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). Le pouvoir de Blaise Compaoré alors aux affaires est pointé du doigt dans ce dossier de Sapouy. François Compaoré, conseiller du président est soumis à s’expliquer auprès de la justice. Le journaliste Zongo, en effet enquêtait sur une affaire, celle de la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoté et frère cadet du président. Cette enquête pour nombre d’observateurs a été l’élément déclencheur de l’assassinat du directeur de publication du journal l’indépendant .La mobilisation populaire d’alors avait contraint les autorités à ouvrir une enquête dirigée par une commission indépendante. Mais en 2006, un non-lieu sera prononcé sur le dossier. En dépit de la pression populaire et les interpellations internationales, le dossier Norbert Zongo et ses compagnons ne connaitra pas une évolution significative 20 ans après .Cependant, l’avènement de l’insurrection populaire de 2014 a relancé le dossier.
Cette 20e commémoration a été placé sous le thème « 20 ans après, renforçons la lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons et contre l’impunité des crimes de sang st des crimes économiques. »Pour le président du collectif Chrysogone Zougmoré, cette commémoration n’est ni plus ni moins qu’une pression sur la justice pour la lumière dans cet assassinat. Toujours selon le président du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples(MBDHP), l’héritage qu’a légué Henry Sebgo (Norbert Zongo) en termes de liberté d’expression, de justice, de bonne gouvernance est aujourd’hui galvaudé. « Durant les vingt (20) longues années de lutte pour la vérité et la justice dans l’affaire Norbert Zongo ,notre peuple a montré aux yeux du monde ,que la ni la répression ,ni la violence ,ni la malice ne peuvent avoir raison d’un peuple uni ,déterminé et guidé par un esprit patriotique et révolutionnaire », a-t-il lancé .
Les marcheurs de la place de la Nation ce 13 décembre sont toujours confiants .L’interpellation de François Compaoré et l’accord de la justice française à son extradition créent de l’optimisme. Pour autant, la garde ne devrait pas être baissée. »Nous n’aurons de répit que lorsque tous les commanditaires et les exécutants du crime de Sapouy seront en prison », ont scandé les manifestants .Tout semble ainsi s’accélérer pour un dénouement du dossier de Sapouy mais encore faudrait-il que la justice mise en branle soit à la hauteur de la taille de l’affaire.

Alain Yaméogo