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Production de la fraise à Ouagadougou : Un véritable business dans l’ombre

mardi 9 avril 2019


La fraise, fruit du fraisier inonde en ce moment la ville de Ouagadougou. Mais d’où est produit ce fruit savoureux et adulé par les populations dans les différentes artères de la capitale ? Cette interrogation nous a déclenché l’envie de savoir un peu plus sur ce succulent ‘’rouge vif ’’. Après s’être renseigné ,c’est sur le barrage de Boulmiougou à la sortie ouest de la ville de Ouagadougou précisément sur la RN1 que nous allons satisfaire notre soif de savoir sur la production de la fraise .Mercredi 27 mars au matin du bonheur ,nous voilà sur les lieux .A première vue ce sont de vastes parcelles de fruits et légumes que nous voyons .Apres déclinaison de l’objet de notre visite ,nous serons conduit chez Ousmane Nikiema ,le véritable producteur de la fraise .Là c’est un business extraordinaire qui s’opère chaque trois jours dans sa portion de production de fraise .

Installé au barrage de Boulmiougou depuis 1977, la culture de la fraise a été une transition facile pour le vieux Ousmane Nikiema. « Mon père a toujours produit la fraise, ce qui m’a facilité les choses après ma brève aventure à l’école et dans le commerce soutient-il. » Et ce n’est vraiment pas un regret pour lui aujourd’hui d’exercer dans ce domaine, lui qui croyait en la réussite rien que hors du travail de la terre. Occupé par ci et par là par des commerçantes venues acheter la fraise, l’étendue de la production du vieux Nikiema laisse quiconque ébloui tant la qualité du travail abattu est épatante.

Avec seulement 0,25 hectare de fraise, le vieux Nikiema peut faire 12 millions de FCFA de chiffre d’affaires

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Lui-même, ne le cache pas .Avec seulement sa superficie de 0,25 hectare, c’est la croix et la bannière dans la récolte de sa fraise tant il exige beaucoup plus d’intrépidité .Chaque trois jours se déroule la récolte dès le début de la maturation. « J’ai même des difficultés à réussir toute l’opération de récolte amenant le fruit à pourrir parfois » déplore-t-il. Ainsi pour une récolte d’une tonne de fraise, ce sera près de 150 kg de perte qu’il subira. En prenant cela comme inhérent à tout travail, la fraise nourrit plus que son homme à entendre le ‘’vieux Nikiema’’ .J’ai produit quelque 0 ,25 hectare cette année et avec cette portion de parcelle, je peux récolter 3 à 4 tonnes de fraise. »Le kilogramme de la fraise vendu à 3 000 FCFA, c’est un véritable business que notre producteur se fait après chaque récolte. En clair, il peut empocher la somme de 12 millions après sa récolte. Et comme dans tout travail, la production de la fraise n’est pas sans difficultés.

Les difficultés dans la production de la fraise

Les difficultés sont à divers niveaux dans la production de la fraise .En premier lieu le manque d’eau. Le barrage de Boulmiougou est un cours d’eau non pérenne, ce qui éprouve en partie les producteurs dans l’acquisition d’eau. Ensuite l’écoulement se pose comme un véritable obstacle. D’ailleurs quelques producteurs que nous avons rencontrés ont signifié leur abandon de la production de la fraise par le fait de tous ces impairs. Pour ce faire tous appellent à la rescousse de l’aide de l’autorité. Ainsi pour le sexagénaire Nikiema ,l’écoulement du succulent ne devrait pas être seulement du ressort des 500 producteurs sur le site .Mais aussi d’un accompagnement de la part de l’Etat dans une politique bien ficelée de l’exportation du produit en Europe et dans la sous-région . « Nous sommes près de 500 producteurs au barrage de Boulmiougou. A ce nombre, nous pouvons sortir quotidiennement 3 tonnes de fraise. Ya-t-il un autre business que ce travail ? Pourquoi l’Etat ne nous aide pas à écouler en Europe et dans nos pays voisins ? »S’alarme-t-il. En tout état de cause et avant que l’autorité ne réagisse, ce sont des milliers de familles qui s’en sortent dans le barrage de Boulmiougou dans la culture de la fraise. Et puis après tout le Burkina est reconnu comme étant le seul pays dans la sous-région qualifié dans sa culture .Nous avons noté également plusieurs jeunes qui se sont lancés dans la production de la fraise et le moins qu’on puisse dire, c’est que le ‘’fruit rouge vif’’ rapporte gros. Quoi de plus normal que le ministère de l’agriculture et celui du commerce y prêtent une attention particulière

Alain Yaméogo