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Sit-in contre les camions gros porteurs aux heures indues : des manœuvres politiciennes ont démobilisé les gens (Yiyé Constant Bazié, initiateur)

samedi 11 mai 2019


Le sit-in contre les gros camions aux heures inappropriées dans nos villes était un rendez-vous majeur. Cela d’autant plus que l’actualité a été occupée ces derniers temps par le drame que ces camions ont provoqué, causant la mort de deux élèves. Ainsi, les organisateurs du sit-in entendaient donner de la voix sur le respect de l’heure de circulation des poids lourds. Rendez-vous était donc pris ce samedi 11 mai à la place de la nation de Ouagadougou. Mais le hic, c’est que les gens ont brillé par leur absence en particulier les élèves, les premiers concernés. Pour les organisateurs quand bien même il faut se réjouir des quelques présences, des actes de sabotage ont freiné l’activité.

Le décès tragique de Sylvie Moyenga, brillante élève du lycée technique nationale a été nul doute le déclic majeur pour dire non aux gros camions dans la ville de Ouagadougou. Les textes quand bien même existant dans la réglementation des poids lourds ne sont guère respectés. Cela laissant libre cours aux camions avec n’importe quelles marchandises à circuler aux heures les plus fréquentées.
Pris dans la pression le maire de la commune de Ouagadougou Armand Pierre Beouindé a sorti un arrêté dans lequel, il est clairement mentionné les heures de circulation des poids lourds. Cette nouvelle règlementation donne une libre circulation des gros camions entre 5H et 22H.

Revenant au sit-in proprement dit, la mobilisation était la plus faible de toutes les espérances (moins de 100 participants) vu la noblesse de l’activité selon Yiyé Constant Bazié, initiateur du sit-in. Moins de 100 personnes étaient présentes au sit-in. Pour lui, il y a bien eu des gens qui par leur influence ou pression ont démobilisé les gens à sortir. « Nous ne serons jamais découragés, nous ne le souhaitons pas si demain on dit que quelqu’un est écrasé par un camion, qu’eux-mêmes regardent ce vide et s’applaudissent d’avoir réussi à démobiliser les gens pour une cause aussi juste pour préserver des vies », a-t-il laissé entendre. Cette faible mobilisation est en partie due à l’absence remarquable des élèves. Sur ce point, les organisateurs pointent du doigt une autorisation qui n’aurait pas été accordée aux élèves.

En tout état de cause, les présents ont pu se tirer d’affaire. Des vieilles personnes ont même fait le déplacement avec le maître-mot de faire respecter la loi en vigueur pour préserver des vies. Tous soutenant que le sit-in en aucun cas n’avait pour but de saboter l’économie des camionneurs ou moins encore avoir des couleurs de récupération politique.

Le sit-in s’est terminé par la signature d’une pétition pour être introduite à l’assemblée nationale. Sur les 15 000 signataires attendus ,1 000 personnes ont déjà signé.

Alain Yaméogo