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Rapport 2018 du REN/LAC sur la corruption : quand la justice passe du 10e rang en 2017 au 7e rang en 2018

mardi 1er octobre 2019


Comme cela est de coutume depuis l’an 2000, le Réseau national de lutte anti-corruption (RENLAC) a dévoilé le 30 septembre 2019 son rapport annuel sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Pour l’année 2018, les structures de sécurité sont vues comme corrompues mais le fait majeur c’est la rentrée de deux structures absentes jusque-là des services corrompus. Il s’agit du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) et de la société nationale de gestion de stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS).

Quelles sont les perceptions que les populations ont de la fréquence de la corruption au Burkina Faso ? A cette interrogation le Réseau national de lutte anti-corruption (REN/LAC) répond sans ambages. Et ce grâce à son sondage réalisé dans la période du 8 au 20 novembre 2018. Couvrant les chefs-lieux des 13 régions du pays et la ville de Pouytenga, Il découle du rapport la conclusion suivante selon le secrétaire exécutif du REN/LAC Sagado Nacanabo : «  les résultats indiquent que la corruption demeure un phénomène fréquent au Burkina Faso. Sept(7) enquêtés sur dix(10) estiment que la corruption est fréquente, voire très fréquente au Burkina Faso ».

Le top 10 des services les plus corrompus au Burkina en 2018

On aura cru à la proclamation d’un examen à entendre la lecture du classement, sauf qu’il s’agit de la liste de structures les plus corrompues au pays des hommes intègres suite à l’étude du REN/LAC.

1. La Douane
2. La police municipale
3. La Direction Générale des Transports Terrestre et Maritime
4. la gendarmerie nationale
5. La police nationale
6. Enseignement supérieure
7. La justice
8. La SONAGESS
9. Enseignement primaire et post primaire
10. Mairie

Citant le cas de la gendarmerie nationale, le rapport mentionne que sur 16 des 25 cas notés dérivent de rétributions illégales lors des contrôles d’identité et des documents sur les axes routiers et le reste lors des activités de police judiciaire.

Le manque de fermeté du président du Faso sur la corruption

Sur un ton amer et écœurant, le Renlac s’insurge contre l’attitude de spectateur du président du Faso dans les questions liées à la corruption. Pour le secrétaire exécutif et ses camarades, le président du Faso manquerait de fermeté et d’exemplarité. Ils en veulent pour preuve la perte d’argent à la résidence du ministre de la femme Laurence Marshall Ilboudo et la villa de l’ancien ministre de la défense Jean Claude Bouda.

Les pistes du REN/LAC pour endiguer la corruption

Pour Sagado Nacanabo, la tendance des corruptions constitue une interpellation. Ainsi faisant de la lutte anti-corruption son cheval de bataille, le report propose des pistes de solutions. Entre autre, mettre l’accent sur la veille citoyenne, accélérer le processus de réforme des inspections techniques de contrôle pour une lutte véritable contre la corruption, veiller à ce qu’il ait un traitement diligent des cas de corruption dénoncés pour susciter d’avantage les dénonciations et surtout prendre systématiquement des sanctions disciplinaires à l’encontre des agents public impliques.
Lumière, rien que la lumière sur l’affaire dite de charbon fin, car pour le secrétaire du RENLAC cette affaire ne fait qu’approfondir le divorce entre gouvernants et gouvernés.

Camille BAKI