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Extradition François Compaoré : « Si ce n’est la mauvaise foi d’Emmanuel Macron, il serait extradé » Me Bénéwendé Sankara

vendredi 13 décembre 2019


Pièce maîtresse dans le dossier de l’assassinat de Norbert Zongo et ses 3 compagnons, François Compaoré arrêté en France, n’est toujours pas à la disposition de la justice burkinabè. A ce 21e anniversaire de ce crime odieux, l’émotion reste vive et la soif de justice des Burkinabè n’est pas encore étanchée. En cette matinée du 13 décembre 2019, l’association des journalistes burkinabè et d’autres organisations se sont inclinées devant les tombes des disparus au cimetière de Goughin. Occasion pour ces organisations d’appeler le président français à clarifier sa position dans cette affaire.

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Norbert Zongo, Blaise Ilboudo, Abdoulaye Nikiema, et Ernest Zongo ne reviendront plus de Sapouy ce 13 décembre 1998. 21 ans après leur assassinat, la lumière tant attendue se fait toujours attendre. Une lueur d’espoir se lisait sur les visages lorsque la justice française donnait un avis favorable pour l’extradition de François Compaoré, un des suspects sérieux dans cet quadruple assassinat. A quand donc cette extradition ? À quand la vérité et la justice ? La mythique lampe restera toujours allumée au Centre national de presse de Norbert Zongo, tant que cette affaire n’est pas élucidée.

Emmanuel Macron devrait tenir sa promesse faite à Ouagadougou

Une promesse est une dette, dit-on mais que devient la promesse du président français Emmanuel Macron faite à Ouagadougou le 28 novembre 2018 ? Il gagnerait à venir clarifier sa position selon Guézouma SANOGO président de l’association des journalistes burkinabè (AJB). Et « si ce n’est de la mauvaise foi, François Compaoré aurait été extradé » s’insurge maître Bénèwende Stanislas sankara avocat de la famille des victimes. Une amertume qui se justifie par le fait que la justice française a fait sa part, le dernier mot revient à Macron qui a travers un décret peut acter l’extradition du petit frère de l’ancien président Blaise Compaoré. A-t-il ajouté. Puisque toute la procédure est épuisée, faut-il un an pour Macron pour prendre un décret ? Maître Sankara répond par la négative, c’est ce silence qu’il convient de qualifier de mauvaise foi. Se défend–il.

La vigilance reste de mise

En dépit des résultats engrangés, la vérité et la justice demeurent l’objectif premier de la Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), co organisateurs de cette commémoration du 13 décembre 2019. Ces organisations sont plus que jamais déterminées pour faire toute la lumière sur ce crime et ce vaille que vaille. En attendant que François Compaoré réponde devant la justice burkinabè, des dizaines de personnes ont rendu un hommage à Henry Sedgo (pseudonyme de Norbert Zongo) et ses compagnons à leurs dernières demeures, sis au cimetière de Goughin à Ouagadougou. Se battre sans relâche pour que vérité et justice soient, telle est la mission que s’assigne Guézouma SANOGO et ces camardes. « Te rends-tu compte ? Les marches ne sont plus opportunes selon le vocabulaire consacré par les plus hautes autorités du pays », a-t-il rapporté dans un message à l’intention de Norbert Zongo.

Camille BAKI