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Chemin de fer Burkina « Bolloré nous impose tout » Nestorine Sangaré

vendredi 9 octobre 2020


La question du chemin de fer et de sa gestion fait l’objet de vives polémiques.Depuis la révision de la nouvelle concession et son entrée en vigueur en décembre 2018 avec le groupe Bolloré comme gestionnaire, plus rien ne va avec le chemin de fer du Burkina. Pour rattraper le tir, le « Consortium Burkina Faso 2050 », une organisation de la société civile veut peser de tout son poids pour une gestion efficace et efficiente du patrimoine ferroviaire. Le 09 octobre 2020 à Ouagadougou, Nestorine Sangaré, ancienne ministre, coordonnatrice du Consortium et ses membres étaient face à la presse pour porter leurs messages aux candidats à l’élection présidentielle de novembre prochain.

Selon, les conférenciers, tous les problèmes du chemin de fer ont commencé en 1994 avec sa privatisation .Cette privatisation a été la toute première forme de Partenariat Public Privé PPP au Burkina à en croire Nestorine Sangaré.

Le 31 décembre 2018, le président du Faso Rock Kaboré promulguait la nouvelle loi sur la concession revisée.Cette loi, votée à l’assemblée nationale et promulguée par le chef de l’Etat faisait la part belle pour le nouveau requérant, le groupe Bolloré dans la gestion de la SITARAIL. « D’une durée de 15 ans au départ, la durée de la convention initiale d’affermage a été prorogée de 20 ans pour atteindre 35 ans .Elle sera remplacée par une convention révisée avec une durée additionnelle de 18 ans » indique la coordonnatrice du consortium.

En clair, la gestion du chemin de fer par le groupe Bolloré est chaotique et la nouvelle convention révisée avec le groupe va aggraver les choses si elle n’est pas résiliée par l’Etat selon les conférenciers. En outre Bolloré traine une dette de plus de 5 milliards de l’Etat burkinabè. Le groupe demande 15 ans pour solder cette dette avec un différé de 5 ans à partir de janvier 2019 .De plus le groupe Bolloré n’a pas mis un seul franc selon les conférenciers depuis 2018 dans l’entretien des rails. Aussi lorsque Bolloré a appris que le Burkina avait un projet de construction de chemin fer avec le Ghana, il n’a fait aucun investissement pour l’entretien du chemin ferroviare.Mieux, le groupe Bolloré a procdé à la fermeture plusieurs gares de train à travers le pays indiquent les conférenciers ; il a également suspendu les trains voyageurs, peu rentables selon lui. Bolloré a transporté (volé) des rails burkinabè pour construire le nouveau chemin de fer au Niger.

Et le comble pour le groupe de pression, c’est l’iniquité faite aux travailleurs entre Burkinabè et Ivoiriens. Selon les conférenciers Bolloré emploie 1200 personnes en Côte D’ivoire contre 400 au Burkina Faso. Le groupe refuse de prendre du carburant au Burkina .Il est ravitaillé en Côte D’ivoire à Ferké pour tous ses voyages entre les deux pays.Et les conférenciers d’en conclure « Bolloré nous impose tout. On lui dit de construire de grands rails, il dit non ; on lui dit d’amener de grands wagons, il dit non »

Un chapelet de problèmes égrainés sans ajouter la non paie de plusieurs cheminots même après des décisions de justice. Pour le Consortium Burkina 2050, c’est le moment de suspendre le contrat avec le groupe. Pour y parvenir, des plaidoyers seront faits aux candidats à la présidentielle.Ausssi, des conférences populaires, des pétitions en ligne pour poser le problème sont en vue afin de résilier la concession révisée.

Alain YAMEOGO

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