"Le Burkina Faso n’a pas besoin de plus de trois partis politiques" le Pr Basile Guissou s’insurge
lundi 15 mars 2021
La limitation du nombre de parti politique est un débat qui est loin d’être clos au Burkina Faso. Selon les dernières données du ministère en charge des partis, au moins 300 partis politiques sont déclarés au Burkina Faso.
Un nombre très impressionnant pour le Burkina Faso pour l’avis de certains acteurs. D’ailleurs le président de l’assemblée nationale Alassane Bala Sakandé a, au cours d’une plénière souhaiter que l’autorité se penche sur le nombre de partis politiques.
Cet avis du PAN est aussi partagé par le Pr Basile Guissou.Interrogé dimanche 14 mars 2021 par nos confrères de radio Oméga, le chercheur n’a pas tourné du dos de la cuillère pour dire halte à la prolifération tout azimutes des partis politiques.
« Le Burkina Faso n’a pas besoin de plus de trois partis politiques. Il n’y a pas dix mille courants politiques. Il n’y a pas dix mille programmes pour un pays comme le Burkina. Les orientations politiques, soit vous êtes à droite, à gauche ou au centre .Ce n’est pas plus que cela. Les acteurs même doivent s’autolimiter .Ils doivent refuser de se retrouver avec 100 ou 150 partis politiques.Ca ne fait pas sérieux » indique le chercheur et homme politique.
Pour lui, ce n’est pas le nombre de parti politique qui mesure l’efficacité d’une démocratie. Prenant l’exemple sur les Etats-Unis, qui ne disposent que de deux grands partis politiques ,Pr Guissou préconise que l’on revienne à la situation des années 1974 où ,seuls les trois premiers partis politiques après chaque élection présidentielle doivent continuer de vivre. Les autres doivent s’affilier à ces trois partis ou disparaitre tout simplement de l’échiquier politique burkinabè.
A l’en croire, créer un parti politique est devenu un fait banal aujourd’hui. « Regardez-les, ceux qui créent les partis politiques, vous avez déjà vu un paysan créer un parti politique ? Pourtant ils sont 87% de la population. Chacun s’excite parce qu’il a un diplôme de droit, un diplôme de lettres modernes. Je trouve que c’est de l’immaturité politique ou alors c’est du commerce » s’insurge-t-il.