Après des mois de tractations juridiques et de menaces audacieuses, Jacob Zuma est finalement derrière les barreaux du Centre correctionnel d’Estcourt.

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a fait le sens contraire du chemin du mentor du Congrès national africain (ANC) Nelson Mandela (1918-2013). Jacob Zuma est incarcéré depuis mercredi nuit à 23h47, ont rapporté lepoint.fr et Ewn ce jeudi. Alors qu’il avait réfuté un dernier ultimatum de la cour constitutionnelle l’appelant à se rendre à la police, l’homme, condamné à 15 mois de prison pour outrage à la justice, a accepté, mercredi soir, « de se conformer à l’ordre d’incarcération ». Une information a été confirmée par un tweet de la fondation Zuma qui le représente.
Pour le leader de l’Alliance démocratique (Democratic Alliance), l’arrestation de Jacob Zuma n’est que la pointe de l’iceberg.

Si ses avocats et ses partisans crient à une violation des droits de leur protégé, le Democratic Alliance par la voix de son leader salue la nouvelle. John Steenhuisen, député et premier responsable de Democratic Alliance, a exprimé sa satisfaction suite à l’arrestation et l’incarcération de l’ex président Zuma. « Nous sommes soulagés que son arrestation éventuelle tarde dans la nuit et qu’elle soit déroulée sans violence, malgré toutes les fanfaronnades et les discours de guerre de ses partisans et de sa famille. Zuma est peut-être derrière les barreaux, mais le gang RET compte encore de nombreux autres hauts dirigeants de l’ANC dans ses rangs – dont beaucoup siègent encore dans le cabinet du président Ramaphosa ou occupent les bancs de l’ANC à l’Assemblée nationale et dans d’autres assemblées législatives », peut-on lire sur la page Facebook du parti.

Peut-être une petite et belle leçon pour les actionnaires de la mal gouvernance africaine !
Le porte-parole du Congrès national africain (ANC), Pule Mabe, a salué une victoire pour l’« État de droit et l’indépendance de la justice ».
John Steenhuisen a ajouté que cette arrestation est un petit pas dans la bonne direction car dit-il, le vrai combat pour reprendre notre pays aux politiciens prédateurs qui ont volé le peuple pour s’enrichir et enrichir ses réseaux ne fait que commencer. Une bonne direction qui ferait bien allusion au toilettage ou l’assainissement de la démocratie en Afrique.

Accusé d’avoir pillé les ressources de l’État pendant son règne de 2009 à 2018, Jacob Zuma a été poussé à la démission en 2018 puis remplacé par Cyril Ramaphosa. Il devient le premier président sud-africain démocrate à être arrêté incarcéré.

Jean B. KAMBOU