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Burkina : les adieux de Alpha Barry du ministère des Affaires Étrangères

vendredi 17 décembre 2021


Alpha Barry cède son poste à Rosine Coulibaly au ministère des Affaires étrangères.La passassion de charge s’est déroulée le vendredi 17 décembre 2021 à Ouagadougou.Nous vous proposons sa décalration d’aurevoir.

• Excellence Madame la Ministre des Affaires Etrangères, de la coopération et des burkinabè de l’Extérieur, chère amie et sœur Rosine Coulibaly ;
• Madame la Secrétaire générale du Gouvernement et du Conseil des Ministres, chère sœur Fatoumata Benon Yatassaye ;
• Madame la Ministre déléguée, chère Clarisse Merendol/Ouoba ;
• Monsieur le Directeur de Cabinet du Ministère des Affaires Etrangères ;
• Monsieur le Secrétaire Général a.i du Ministère des Affaires Etrangères ;
• Chers cadres et membres du personnel du département des Affaires Etrangères ici présents et en direct depuis l’étranger sur le réseau Facebook ;
• Chers amis de la presse ;
• Mesdames et Messieurs ;
L’heure est venue pour moi de vous dire au-revoir et de quitter cette maison. Et si je prends la parole devant vous, aujourd’hui est avant tout le jour de l’arrivée et de l’installation de la nouvelle Ministre Rosine Coulibaly. C’est plutôt son jour à elle et non le mien. C’est pourquoi j’ai demandé que vous soyez tous témoins de ce moment-là parce que je sais que vous avez hâte de l’entendre, d’entendre ses premiers mots.
Pour ma part, en ce qui la concerne, je voudrais encore la féliciter chaleureusement pour la confiance que le Président Roch Kaboré a placée en elle. J’en profite pour féliciter aussi la nouvelle Secrétaire générale du Gouvernement Mme Fatoumata Benon /Yatassaye qui était jusque-là, la Gouverneure de ma région, le Plateau central. Autant dire qu’aujourd’hui, avec la MD Clarisse Merendol/Ouoba, c’est une cérémonie certes solennelle et institutionnelle, mais aussi une cérémonie empreinte d’amitié et de fraternité.
Aujourd’hui, quitter cette Maison des Affaires Etrangères, c’est quitter une famille. Cette famille de diplomates burkinabè qui était devenue ma seconde famille depuis six ans.
Et je pars le cœur apaisé tant je suis fier du travail que nous avons accompli ensemble.
Ma fierté est d’autant plus légitime que j’ai pris ce département un jour de janvier 2016 dans un contexte national et sous- régional sécuritaire difficile en plus de la conjoncture économique, de l’isolement du pays y compris à cause de la suspension de la coopération par certains partenaires, de la brouille diplomatique avec des pays voisins ou encore de la suspension de certains vols internationaux.
Autant dire que la tâche n’était nullement aisée. Il n’y avait pas de temps d’observation pour utiliser une expression courante en sport. Il faut ajouter qu’en même temps, le département était fortement diminué à la centrale pour ne pas dire amputé de ses meilleurs cadres suite aux affectations massives de personnel opérées par le Gouvernement de transition. La plupart des plus gradés étaient partis. Les ministres plénipotentiaires, qui constituent la crème de la diplomatie étaient rares dans cette maison. Il a fallu se tourner vers des plus jeunes. Aujourd’hui, nous pouvons mesurer ensemble le chemin parcouru, comment nous sommes partis de loin, je dirai même de si loin pour être là aujourd’hui avec cette respectabilité vite retrouvée par le Burkina Faso sur la scène sous- régionale, Africaine et mondiale.
Dans la vision et toujours avec les orientations du Président Roch Kaboré, nous avons engrangé ensemble des résultats notables et palpables de notre action commune : la reprise de toutes les coopérations suspendues, l’établissement ou le rétablissement de relations diplomatiques avec des pays y compris la Chine, l’ouverture de nouvelles ambassades dans notre pays, le retour de certaines ambassades qui avaient fermé, l’exemption de visa avec certains pays, la forte augmentation des bourses d’études étrangères offertes par des pays amis y compris les bourses militaires, le placement de hauts cadres dans la fonction publique internationale comme par exemple l’élection puis la réélection de notre compatriote Minata Samaté à un poste de commissaire à l’Union africaine, l’augmentation des appuis militaires tant en terme d’équipements qu’en terme de formation, la conclusion et la signature de plusieurs dizaines d’accord de coopération ou encore l’ouverture d’Ambassades et de consulats du Burkina à l’étranger.
Il y a encore beaucoup à dire pour ce bilan qui est avant tout le votre, le bilan que nous avons réalisé ensemble. Mais je m’arrête là pour ne pas être trop long. Cependant vous me permettrez de ne pas oublier les Burkinabè de l’extérieur. Là aussi, il y a beaucoup à dire. Mais je me limiterai au principal défi qui était le vote de nos ressortissants à l’étranger. Au cours d’un entretien avec la communauté burkinabè au Sénégal, le Président du Faso Roch Kaboré avait déclaré qu’il mettait ma tête à prix si les burkinabè de l’extérieur ne votaient pas en 2020. Leur vote était un des engagements politiques forts du Président et cet engagement a été tenu. Aujourd’hui, je me réjouis d’avoir été en votre compagnie un des acteurs clés de la tenue pour la première fois en 60 ans d’indépendance de notre pays des élections burkinabè à l’étranger. L’on retiendra que vous avez relevé ce défi historique. Ma fierté est d’autant plus grande que je suis moi-même issu de cette communauté en étant fils d’immigré né à l’extérieur.
Sur le plan social et pour l’amélioration de vos conditions de vie et de travail, je voudrais saluer les avancées jamais réalisées dans ce ministère à votre profit. Pour citer quelques exemples, je commencerai par :
 La Commission d’affectation que nous avons créée pour instaurer plus d’équité dans les affectations des agents dans les Ambassades et consulats. A mon arrivée ici en 2016, des agents totalisaient une quinzaine d’années de service d’affilée sans jamais avoir la chance de se voir affecté à l’extérieur pendant que d’autres étaient à leur deuxième séjour à l’étranger ; la commission d’affectation est donc venue mettre fin à cette injustice. Je salue les échanges féconds que nous avons eus très tôt avec les travailleurs d’une manière générale et en particulier avec le Syndicat, le SAMAE. Anecdote
 L’institution d’une indemnité spéciale appelée code diplomatique avec un taux de correction à l’étranger pour relever le niveau de revenu des agents et surtout leur permettre de faire face au code vestimentaire qu’on peut estimer imposé par le métier de diplomate ;
 La révision des conditions d’affectation et de séjour dans les Missions Diplomatiques et Postes Consulaires ;
 La révision du taux de correction des salaires dans les Missions Diplomatiques et Postes Consulaires ;
 L’institution du principe de remise main à main des frais d’emballage des effets personnels des agents en fin de mission à l’extérieur ; tout ceci en synergie avec le syndicat ;
 L’opération zéro réclamation qui a consisté à mettre en place un comité chargé d’examiner et d’apurer toutes les dettes dues aux agents ; remboursement de billet, de paiement d’une indemnité, d’une allocation, d’un reclassement
Et puis je n’oublierai pas une de nos plus grandes fiertés, celle d’avoir donné enfin un ordre spécifique aux agents de ce département. Oui en effet, désormais, nous avons des médailles avec agrafes "Diplomatie" et "Amitié et Coopération" dans les ordres spécifiques de l’Administration du travail ; Ça n’existait pas et il fallait corriger cette injustice faite aux diplomates alors que les autres corps de l’administration disposent depuis longtemps des ordres spécifiques.
Chers Diplomates, chers Agents du Ministère
Au risque de me répéter, je voudrais encore dire ma fierté de ce que nous avons réalisé ensemble pour ce pays, et pour vous-même. Mais il y a encore tant de choses à faire pour ce pays qui a tant de défis devant lui à commencer par le défi sécuritaire. Il y a aussi tant de projets pour ce ministère à démarrer ou à achever que ce soit ici à la centrale ou dans les Ambassades comme l’important chantier de la Maison du Burkina à Abidjan. Il y a encore tant de réformes à faire pour améliorer les conditions d’exercice du métier de diplomates au Burkina et permettre à la diplomatie d’apporter beaucoup plus à notre pays qu’aujourd’hui en terme de coopération. Sur ce dernier point, les états généraux de la diplomatie qui est un engagement du Président du Faso SEM Roch Kaboré devraient être un tournant important. Les préparatifs de ces états généraux sont bien avancés. Vous me permettrez de saluer les efforts du comité d’organisation qui est à pied d’œuvre depuis quelques mois.
Il reviendra à son Excellence la Ministre Rosine Coulibaly de poursuivre et d’achever cet important chantier déjà engagé dans ce sens et qui tient à cœur le Président du Faso ainsi qu’à la famille des diplomates burkinabè.
Mesdames et messieurs
Après ces mots, l’heure est venue pour moi de partir. Mais je tiens à témoigner ma reconnaissance à celui qui m’a permis de vivre cette aventure exceptionnelle avec vous à savoir le Président Roch Kaboré. Je voudrais saluer l’engagement et le travail de la Ministre déléguée Clarisse Merendol/Ouoba. En quelques mois, elle a contribué pour une part à l’avancée des derniers chantiers dans cette maison.
Je salue l’esprit de renouveau affiché par le Syndicat, le SAMAE et je les remercie pour leur grande contribution aux résultats obtenus ensemble.
Chers Diplomates, chers Agents
A présent, je vous laisse avec votre nouvelle Ministre. Vous êtes dans de bonnes mains parce que certains dossiers de cette maison ne sont pas inconnus de Mme Rosine Coulibaly. Pour avoir été dans un passé récent ministre des finances, elle avait sous sa coupe la DGCOOP, la Direction de la coopération du ministère des finances et la TMDC, la Trésorerie des Missions diplomatiques et consulaires. Autant dire qu’elle n’était pas loin du Ministère des Affaires étrangères. C’est une personnalité pétrie d’expérience qui saura gagner avec vous des batailles importantes pour notre diplomatie.
Je vous demande de continuer à cultiver l’esprit de renouveau et de dialogue qui prévaut depuis le début de cette année.
Mon dernier mot est un mot de remerciement à l’endroit de chacun ici à la centrale, dans les Ambassades et dans les consulats pour ces six fabuleuses années passées ensemble pour servir au plus haut niveau notre Nation le Burkina Faso.
Je formule des vœux de sécurité et de paix pour notre cher pays et notre région.
Des vœux de réussite au nouveau Premier Ministre et à son gouvernement.
Bon vent à vous tous !
Quant à moi, il ne me reste qu’à aspirer dans l’immédiat à un bon repos, un repos mérité après ces intenses années de service et de vie publiques. La vie publique qui est devenue selon les mots de quelqu’un difficile à vivre et lourde à porter.
Merci
Alpha Barry
www.touteinfo.com

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