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Suspension du bimensuel L’évènement : les associations de presse s’insurgent contre l’attitude du CSC

jeudi 24 mars 2016


Lors d’un point de presse tenu ce jeudi à Ouagadougou, la douzaine d’associations que compte l’univers médiatique burkinabè a condamné l’attitude du Conseil Supérieur de la Communication (CSC)vis-à-vis du bimensuel L’Evènement. Pour les organisations professionnelles des medias, cela remet en cause la liberté d’expression et ressemble à un ‘’acharnement incompréhensible’’ car la démarche de médiation était toujours en cours.

« On ne peut pas sanctionner quelqu’un sans l’avoir entendu » ; c’est sur ce ton que la vingtaine d’organisations professionnelles des medias a rejeté la décision de suspension du journal L’Evènement, formulée par le l’instance de régulation qu’est le Conseil supérieur de la communication (CSC). Pour mémoire, le 19 février dernier, le CSC a adopté une décision suspendant le bimensuel L’Evènement pour une période d’un mois. Cette sanction fait suite à une saisine du CSC par le Chef d’Etat-major Général des armées consécutivement à la publication d’un article paru dans l’Evènement du 10 février 2016 sur les poudrières du Burkina Faso.

Le 3 mars dernier, le tribunal administratif a statué et a ordonné le sursis à exécution de la décision du CSC, qui a par la suite fait appel dès le lendemain. Aussi, après avoir raté le numéro du 25 février du fait de la sanction, la parution du 10 mars de L’Evènement est qualifiée de « défiance de l’autorité » par le Conseil Supérieur de la Communication.

« Il est normal que les gens s’insurgent contre le CSC qui n’a pas joué son rôle »

Au cours de leurs échanges avec leurs confrères journalistes, les organisations professionnelles des médias affirment avoir eu une audience avec la haute hiérarchie de l’armée le 23 mars dernier. Les échanges entre les deux parties ont tourné autour des principes de chaque camp et l’armée a pris l’initiative de faire adopter des textes d’application de la loi 0051-2015/CNT, portant sur l’accès à l’information publique et aux documents administratifs. Ceci afin de permettre une claire définition des informations classées secret-défense. Toute chose qui, selon les associations de médias, manque notamment dans le dossier L’Evènement.

Par ailleurs, les organisations professionnelles des médias voient la nécessité de « repenser cette institution afin de lui donner toute la légitimité et la crédibilité indispensables à une régulation rigoureuse de l’information, sans passion, ni partialité encore moins sous influence extérieure », a précisé Boureima Ouédraogo du Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP/NZ). Et Lookman Sawadogo de la société de Editeurs de la Presse privée (SEP), d’ajouter qu’ « il est normal que les gens s’insurgent contre le CSC qui n’a pas joué son rôle. Nous sommes dans un Etat de droit et il faut qu’on fonctionne selon les règles ».

Les organisations professionnelles des médias ont souhaité que la question du CSC fasse l’objet de débats ‘’constructifs’’ au cours des travaux de la commission constitutionnelle créée par le gouvernement.

Sidnooma Delaforce Ouédraogo
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