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Crise à la SOTRACO : révélations sur une « gestion chaotique » décriée par les travailleurs

vendredi 15 avril 2016


Les travailleurs de la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO) ont animé un point de presse ce vendredi 15 avril 2016 à Ouagadougou. Ils ont communiqué sur la crise que traverse la société de transport et qui les met en conflit avec leur direction.

Plus rien ne va à la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO). Le bras de fer qui oppose les agents à la direction ne fait qu’empirer si on se réfère à la déclaration liminaire du délégué de personnel Camille Martin Congo. Pour l’heure, deux travailleurs ont été licenciés pour faute lourde, quatre dont la suspension de leur contrat est en attente d’une autorisation de licenciement, deux mis à pied de 3 à 8 jours et 4 autres délégués de personnel qui ont reçu des demandes d’explication, et dont leur sort n’est pas encore éclairci d’après Camille Martin Congo.

Les faits et leurs origines

Selon Camille Martin Congo, l’origine de cette crise est liée à la gestion chaotique de la société par la direction. En rappel, la SOTRACO est une Société anonyme à responsabilité limité (SARL) dont la commune de Ouagadougou détient 15% des actions, l’Etat burkinabè 10% et diverses sociétés privées détiennent 75% ; des chiffres donnés par le principal conférencier du jour. Au regard de l’action que détient l’Etat, il apporte à la société une subvention de 650 millions de francs CFA et autres avantages chaque année, pour lui permettre de jouer son rôle de service public de transport en commun a confié le délégué du personnel. Malgré cette subvention relève le conférencier, la SOTRACO est confrontée à d’énormes difficultés. Ainsi à la date du 7 avril 2016, le parc automobile de ladite société si on en croit le délégué est composé de : 14 autobus sur réseau dont seulement huit peuvent circuler normalement toute la journée et deux autres en mission, quatre autobus saisis par la douane depuis novembre 2015, cinquante en panne dont 37 acquises seulement entre 2013 et 2015 et pour terminer 10 épaves. Par ailleurs a-t-il ajouté, certains de ces bus qui sont sur le réseau ne sont pas immatriculés au Burkina Faso. Pire, aucun bus ne circule avec une assurance et n’est astreint à ce jour à la visite technique périodique selon ses propos.

Une situation financière critique

Comme on peut le constater, la situation est grave diront certains ; mais ceci n’est que la partie visible de l’iceberg si on en croit toujours le conférencier du jour. En effet, aux problèmes liés au parc automobile, s’ajoutent le cumul de factures impayées d’électricité d’au moins six mois, ce qui a contraint la SONABEL à déposer le compteur de la société en février 2016 ; le cumul de plus de 24 mois de cotisation des travailleurs que la direction n’a pas reversé à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ; des vols fréquents au sein de l’administration dont le dernier en date porte sur la somme de 1 300 000 francs CFA courant février 2016 ; une politique deux poids deux mesures dans le recrutement et la gestion des contrats du personnel a confié M. Congo. La goute d’eau qui a fait déborder le vase est que malgré cette situation financière critique que connait la société, la direction s’est offerte du 11 au 21 mars dernier, une mission en Chine pour un montant de 3 850 000 francs CFA à la charge de la société. A cela s’ajoutent également le voyage en Afrique du Sud du chef de service exploitation pour assister au congrès de l’UATP, des salaires impayés pour semble-t-il des raisons d’insuffisance de trésorerie et des retards de payement toujours d’après Camille Martin Congo.

C’est donc au regard de ce que les travailleurs de la SOTRACO qualifient de gestion chaotique de la société, qu’ils ont interpellé la direction ; qui n’ayant pas apprécié, a décidé de demander des explications à 12 travailleurs dont huit délégués du personnel sur 10 qu’elle tient pour responsables selon le délégué du personnel. Il faut rappeler que bien avant l’interpellation de la direction, les travailleurs avaient déjà saisi le procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Ouagadougou. Il estime que c’est suite à cela que l’administration a procédé à ces licenciements, suspensions et mis à pied de certains travailleurs. Depuis lors, s’est installé un bras de fer entre les différents protagonistes. Afin de soutenir leurs collègues sanctionnés, les agents ont élu domicile au sein de l’entreprise dont les activités sont paralysées jusqu’à ce jour. Le principal conférencier confie que toutes tentatives de sortie de crise se sont soldées par des échecs.

Cri de cœur aux autorités et aux actionnaires

Alors afin de trouver une issue favorable à la crise, les travailleurs de la SOTRACO, ont lancé un cri de cœur. A l’endroit des autorités politiques, elles sont invitées à s’investir pleinement dans la recherche de solution pour assurer la survie de la SOTRACO. Aux actionnaires, il leur a été demandé d’exiger un audit de la gestion administrative et financière de la société. L’ensemble des usagers de la SOTRACO et la population de Ouagadougou sont appelés à les soutenir. Bien d’autres appels ont également été lancés. En attendant le dénouement de la crise, chaque camp reste camper sur sa position et personne ne veut faiblir.

Thierry KABORE
Touteinfo.com