Accueil > Menu 2 > Culture > COMMUNE DE OUAGADOUGOU : Qui a intérêt à détruire la Maison du peuple ?

COMMUNE DE OUAGADOUGOU : Qui a intérêt à détruire la Maison du peuple ?

lundi 18 juillet 2016


La Maison du peuple. Ce bâtiment quasi unique en son genre au centre de Ouagadougou qui abrite toutes sortes de manifestations populaires depuis des lustres. Cette maison publique dont les jours sont comptés en silence, sans que personne ne lève le petit doigt. Pour toucher du doigt l’état de ce haut lieu socioculturel et politique de la capital burkinabè, nous y avons fait un tour le lundi 11 juillet 2016.

Un abandon total, c’est le constat qu’il nous a été donné de faire ce lundi 11 juin 2016 après une visite effectuée dans les locaux de la Maison du peuple de Ouagadougou. Ce bâtiment d’une certaine architecture qui, a toujours fait la fierté de la ville, voire du peuple burkinabè, est aujourd’hui en phase de tomber en ruine si l’on ne fait rien pour le réhabiliter. En effet, cet héritage qui a traversé des générations et qui aurait pu le demeurer pour les futures générations est sur le point d’être détruit. A coup sûr, du fait d’un manque de volonté des hommes.
Le lundi 11 juillet 2016, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure (MATDSI) Simon Compaoré a rencontré les élus locaux dans la grande salle de la Maison du peuple. On se rappelle encore que la veille soit le dimanche 10 juillet 2016, s’est abattue sur la ville de Ouagadougou une pluie bienfaisante. Ce jour-là, ce qui a attiré notre attention une fois après avoir mis pied dans ladite salle pour la couverture médiatique de la rencontre entre nos autorités, c’est l’eau de pluie qui jonchait sur le sol. En effet, une bonne quantité d’eau avait suinté à travers le toit du bâtiment en mauvais état.

Problème

Visiblement, le bâtiment manque d’entretien comme le laisse percevoir la peinture du mur complètement dégradée, la salle recouverte de poussière. Les toiles d’araignées à la place des objets d’ornement. Au sol, mis à part l’eau de pluie qui oblige les participants à faire des gymnastiques pour se déplacer, l’on retrouve également des sachets de différentes couleurs et des bouteilles de boisson abandonnés. Les tableaux d’art qui étaient accrochés au mur de ladite salle ont été décrochés et laissés à même le sol. La poussière a vite fait de s’imposer en maîtresse des lieux. Ce fut donc dans cette saleté que les autorités ont échangé pendant des heures. Simon Compaoré (à l’époque maire de Ouagadougou) dont on connaît l’engagement pour la propriété de la ville n’aurait-il pas eu la chair de poule en voyant tout cela ? Très probablement que oui !

Au secours de la Maison du peuple !

A l’étage de la Maison du peuple, c’est aussi la désolation. En sortant de la grande salle, une scène qui a retenu notre attention, c’est le défilement des petits oiseaux dans les salles. Pour pousser la curiosité, nous sommes retournés dans le hall d’attente. Les escaliers qui y mènent sont barricadés.

Après un petit exercice d’escalade, nous y voici ! Déjà même en bas de l’escalier il y a une odeur nauséabonde qui se fait sentir. A l’entrée de la première salle, ce sont les déchets d’oiseaux qui y ont fait leurs nids au plafond qui attirent l’attention du visiteur et la puanteur qui le repousse. Là est la « salle du dégoût », si on peut se permettre le terme. Un endroit qui éveille l’envie de vomir. Tel dans un film d’horreur, les fenêtres sont fermées, la lumière du jour y est quasi absente, la saleté y fait son lit.
Le réflexe à ce stade notre périple fut de redescendre, le temps de prendre une bouffée d’air car l’on avait du mal à respirer.
Derrière le bâtiment, un dépotoir semble entretenu car des ordures y ont été brûlées. Le reste de la cour est accaparé par des poches de saletés diverses ; sachets, papiers en premiers, par manque de poubelles.

Joli de dehors, le gros bâtiment qu’il convient d’appeler réellement la Maison du peuple, est vraiment sale de l’intérieur. Pourquoi un tel abandon ? Il est peut-être temps que le nouveau maire central de la commune de Ouagadougou prenne la mesure de la situation. Surtout que cette maison renfloue les caisses de la mairie. Le ministère de la Culture et du tourisme pourrait aussi avoir son mot à dire dans la mesure où c’est un bâtiment de renommée historique qui a toujours accueillie mille et un évènements socioculturels à dimension nationale très importants. En tous les cas, il y a urgence à secours. Et il faut agir à temps !

Thierry Kaboré

TOUTE INFO

info portfolio

titre documents joints