Accueil > Communiqués > UNIVERSITE OUAGA I : « après 7 ans de chevauchements, cela n’a nullement (...)

UNIVERSITE OUAGA I : « après 7 ans de chevauchements, cela n’a nullement pu rattraper le retard académique », (Corporation ANEB de l’UFR/LAC)

mercredi 30 janvier 2019


Camarades étudiantes et étudiants,
Le 1er octobre 2018, les étudiants de l’UFR/ LAC ont repris les cours. L’UFR LAC à l’image des autres UFR et instituts des Universités publiques de Ouagadougou est plongée dans un chaos généralisé avec des années académiques sans tête ni queue. Au sein de cette UFR, 4 années académiques sont à noter, à savoir 2015-2016, 2016-2017,2017-2018 et 2018-2019. Le chevauchement des semestres et des années académiques, prôné et pratiqué par la direction de l’UFR comme la solution au retard académique, a davantage plongé l’UFR dans un tohu-bohu général. Par exemple, il y a 3 promotions en 1ere année de Lettres modernes. Il s’agit de LM1 Bac 2016 en Semestre 2, LM1 Bac 2017 en Semestre 1 et LM1 Bac 2018 en Semestre 1. Cette méthode de chevaucher est devenue la règle de l’administration dans tous les départements. Les étudiants et toute l’opinion publique se rappellent que c’est cette attitude irresponsable de l’administration de l’UFR LAC qui avait conduit à l’altercation entre l’étudiant Bahan Yenilo et son délégué de promotion en mars 2017. Le Comité F-SYNTER des universités publiques de Ouagadougou dans sa déclaration de décembre 2017 sur la situation à l’université déclarait ceci à propos des chevauchements « si on instaure le principe de l’obligation pour l’étudiant de reprendre un semestre auquel il n’a pas réussi, pédagogiquement, il est inopportun de programmer des cours de ce même semestre pour un autre groupe d’étudiants auquel ledit étudiant ne pourra pas participer en cas d’échec car dans le même temps, il suit d’autres enseignements ».

Ainsi, comme on peut le constater, après 7 ans de chevauchements à l’UFR, cela n’a nullement pu rattraper le retard académique. Au contraire ce sont des résultats catastrophiques comme c’est le cas en Allemand L1 2016-2017 avec 17 admis sur 288 soit un taux de succès de 5.90%, en Anglais L2 2017-2018 avec 155 admis sur 1219 soit 12,71%, des mésententes entre étudiants au sujet de la programmation des cours et évaluations, et au finish un taux d’abandon très élevé. On en veut pour preuve, la promotion d’anglais Bac 2014, qui en première année avait un effectif de 1778 étudiants, moins de 900 en deuxième année et environ 400 en troisième année
En plus des blanchiments dits techniques et des chevauchements, le système LMD appliqué à l’UFR LAC, c’est aussi la limitation de la formation des étudiants à la Licence, le Master dans les départements qui en disposent étant inaccessible. En effet, le recrutement en Master de Lettres Modernes et d’Anglais ne tient pas compte des étudiants en session de rattrapage. Aussi, au-delà des critères fixés, le nombre de place est contingenté, avec un coût moyen de la formation à 300 000 F. Pire, des options sont supprimées par manque d’enseignants. C’est le cas au département d’Anglais où l’option civilisation américaine a été supprimée, parce que des enseignants sont allés à la retraite. L’on se rappelle d’une situation similaire en 2015 au département d’études germaniques où l’option civilisation allemande a été supprimée après le départ d’un enseignant à la retraite. C’est pourquoi de 73 étudiants recruté en 2016-2017 en Master 1 Anglais, on est passé à 64 en 2017-2018. Toute cette situation consacre le sabotage de la formation.

Camarades étudiantes et étudiants,
Le système LMD « tropicalisé » selon l’appellation de l’administration, c’est aussi le bâclage de la formation des étudiants de l’UFR, avec la suppression de certains TD, la diminution des volumes horaires et la suppression de la matière informatique en Lettres Modernes suite à la relecture des curricula dans ledit département.
Pour ce qui concerne le département de communication et journalisme, avec le système LMD combiné à l’insuffisance d’enseignants, les étudiants peinent à soutenir leur rapport de fin de cycle en 3e année, de sorte qu’après 10 ans d’application du système LMD, moins de 35 étudiants ont obtenu une Licence sur 175 étudiants étendus en 5 promotions de 35 étudiants.
La mauvaise gouvernance administrative poursuit également son chemin. On note une absence de sérieux et de rigueur, sinon comment comprendre que des devoirs programmés sont reportés faute de sujet de composition. Cette situation a même conduit les étudiants d’Allemand 1 Bac 2017 à observer un mouvement d’humeur le 17 décembre 2018. Un enseignant au département de Communication et journalisme se permet également de dispenser son cours d’éducation aux médias en 2e année, de mars à novembre, soit 7 mois si on soustrait les 2 mois de vacances. Le même enseignant a bloqué la promotion avec ses cours de communication institutionnelle et de communication interne et externe pendant trois mois. Dans ces conditions comment éviter le retard ?

Camarades étudiantes et étudiants,
Notre UFR, ces dernières années, est dirigée par une administration anti démocratique, qui est foncièrement contre les organisations démocratiques des étudiants, particulièrement l’ANEB. En effet, notre corporation a déposé sa plateforme revendicative en octobre 2017 suivi de 2 demandes d’audiences qui sont restés sans suite. L’on se rappelle qu’entre 2016 et 2018, la Délégation Générale Elue sous la bannière de l’ANEB n’a été conviée à aucun Conseil de Gestion. Face à toutes ces situations, on se demande si nous avons des autorités responsables à la tête de nos administrations. La leçon est simple : il faut s’organiser et lutter.
C’est pourquoi, la corporation appelle les étudiants, à être solidaires pour dénoncer les manœuvres de division orchestrées par l’administration lors des programmations des cours et des évaluations ; à s’organiser davantage et à se tenir prêt pour toute action que viendrait à commander la dégradation du climat social à l’UFR.

Non aux manœuvres de division !

Mobilisons-nous pour la défense de nos intérêts matériels et moraux !!

Pain et liberté pour le peuple !!!

LA CORPORATION


Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB)
Association Nationale des Etudiants Burkinabè (ANEB)
Section de Ouagadougou
Corporation de l’UFR/ LAC

Ouagadougou, le 23 janvier 2019