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Universités publiques au Burkina : Il n’y a « aucun point positif » depuis l’arrivée du MPP, Fousséni Sourabié (UGEB)

mercredi 29 septembre 2021


L’arrivée du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) au pouvoir depuis 2015 n’a guère contribué à l’amélioration des conditions de vie des étudiants burkinabè.D’ailleurs l’Union Générale des Etudiants du Burkina (UGEB) ne note « aucun point positif » dans les mesures prises par les autorités jusque-là en faveur des étudiants. Le nouveau président de l’UGEB, Fousséni Sourabiéle le dit sans mâcher ses mots au cours d’une interview qu’il accordé à votre site www.touteinfo.com.Aussi dans cette interview, le président de la structure syndicale des étudiants revient sur le XXXe congrès de l’UGEB qui s’est clôturé le 11 septembre 2021 et bien d’autres sujets. Lisez plutôt.

TOUTE INFO : Bonjour président Fousséni Sourabié, l’UGEB a clôturé son XXXe congrès le 11 septembre 2021 et vous avez été porté à la tête de la structure. Dites-nous quelles ont été les grands points ressortis dans ce congrès.

Fousséni SOURABIE : Merci de nous donner la parole. Le congrès est l’instance suprême de notre union et dégage les grandes orientations et procède à l’élection d’un nouveau comité exécutif notamment l’instance dirigeante de l’union. Pour ce qui concerne ce 30e congrès, il a été l’occasion pour les militants de discuter autour de la vie de notre union et également examiner la mise en œuvre des recommandations qui ont été faites lors du 29e congrès. Nous avons fait également d’autres recommandations pour les deux ans à venir. Donc, naturellement le congrès a été un cadre d’autocritiques pour notre organisation et surtout un cadre de formation pour l’ensemble des militants. En clair, nous avons fait des recommandations allant dans le sens de travailler à la formation syndicale des militants étant donné que nous sommes une organisation estudiantine à caractère syndical. Donc, il est de bon ton que l’organisation puisse se donner les moyens pour former ses militants. Aussi, il a été demandé que l’organisation puisse continuer avec la commémoration du 60e anniversaire de l’Union Générale des Etudiants du Burkina (UGEB) qui a eu ses 60 ans le 27 juillet 2020. Il s’agit pour l’union de continuer dans ce sens à commémorer avec des activités de formation mais également une journée de témoignage pour permettre aux anciens militants de pouvoir témoigner de ce qu’ils ont eu à vivre au sein de l’union. Au-delà de ces recommandations, il y a d’autres recommandations qui vont dans le sens de veiller à une unité d’action entre les différents acteurs du système éducatif car il est nécessaire au regard des crises qui secouent le système éducatif que les étudiants, les enseignants ainsi que le personnel Atos puissent se mettre ensemble pour trouver des solutions aux différentes préoccupations posées.

TOUTE INFO : Est-ce qu’il y a des acquis tangibles engrangés par l’UGEB dans la lutte ?

Fousséni SOURABIE : Concernant la lutte au niveau de l’UGEB, l’on peut dire qu’il y a véritablement des acquis, même s’il y a certaines difficultés qui font croire qu’il n’y a pas d’acquis. D’abord, le premier acquis pour nous, c’est au plan organisationnel, le fait qu’aujourd’hui nous avons toujours notre organisation qui est comme une arme aux mains des étudiants qui l’utilisent pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Cela peut-être considérer comme un acquis politique majeur. Un autre aspect également, c’est le fait que l’UGEB reste l’organisation authentique de lutte des étudiants et jouit d’une crédibilité non seulement aux yeux des étudiants mais aussi de l’opinion publique de façon générale. L’UGEB, a enregistré plusieurs acquis tant au niveau social qu’académique. Par exemple, dans les années 2005 où les autorités avaient voulu appliquer des contingentements au niveau de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé (UFR/SDS) où il fallait un quota pour les étudiants de la première année qui devaient passer en deuxième année, l’UGEB s’est battue à travers sa section locale qui est l’Association Nationale des Etudiants du Burkina (ANEB) ,section Ouaga pour contraindre les autorités à ne pas appliquer cette mesure. Et ce sont les même mesures que les autorités sont en train de vouloir appliquer maintenant, notamment celles liées aux reformes sur l’organisation du Baccalauréat par le Ministère en charge de l’Education Nationale. Il faut dire que ce n’est pas la première fois, déjà en 1994-1995, les autorités ont voulu appliquer à l’époque ce qu’ils ont appelé le Bac OCECOS qui faisait en sorte que le BAC ne soit pas le premier diplôme universitaire et qu’il ne devrait pas donner automatiquement droit à l’accès à l’université, nous avons combattu cette mesure et en 1999 ils sont revenus sous d’autres formes avec ce qu’ils ont appelé les systèmes intra et extra muros qui faisait du BAC le premier diplôme universitaire mais que les étudiants devraient passer un concours d’entrée à l’université. Cette mesure a été également combattue par notre union et a été rangé dans les tiroirs même si aujourd’hui les autorités du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) veulent faire sortir cette mesure et l’appliquer sur le terrain. Au plan social également il y a eu des acquis comme celui de 1990 lorsque les autorités ont souscrit au programme d’ajustement structurel qui prévoyait que les bourses d’études devaient disparaitre en 2000 d’où l’organisation et la mobilisation de l’UGEB à travers ses différentes sections ont pu maintenir un contingent de bourses même si aujourd’hui l’on peut estimer que ce contingent est insignifiant au regard du nombre d’étudiants. Aussi en 1996-1997 ce que les gens appellent communément FONER que nous appelons l’aide qu’on octroie aujourd’hui une somme de 175 000 FCFA aux étudiants est une imagination de l’UGEB. C’est notre union à travers sa section ANEB-Ouaga qui s’est battue pour engranger ces résultats mais précisons qu’au départ ce n’était pas 175 000F CFA que les étudiants prenaient mais c’est avec la lutte qu’on a pu obtenir l’octroi de cette somme même si elle est devenue de nos jours insignifiant.

Au niveau des espaces de liberté, à l’époque, il y avait ce qu’on appelait la police spéciale des universités et suite à la lutte des étudiants en 2008 les autorités ont construit des murs à l’université Joseph KI-ZERBO et selon elles, cette police avait pour mission de sécuriser les étudiants et leurs biens et tout le personnel de l’université. Mais en réalité, on savait très bien que c’était une façon de museler les étudiants et les empêcher de s’organiser. On avait promis aux étudiants que lorsque les conditions seront réunies, l’on allait chasser la police de l’université et effectivement en 2011 la police a été chassée de l’université et les décrets qui instituaient leur présence ont été abrogés. Voici également un acquis majeur au plan des espaces de liberté. Aussi, récemment en 2016 lorsque le MPP a été élu au pouvoir en 2015, ils ont organisé une foire à Bobo-Dioulasso et les experts du MPP ont estimé que pour résoudre les difficultés et apporter des solutions aux préoccupations qui sont posées actuellement dans les universités publiques, il fallait augmenter les frais d’inscription, il fallait augmenter le prix du lit dans les cités universitaires et il fallait faire en sorte que l’université soit élitiste. Pour la situation actuelle à l’université, on se pose des questions pour des autorités qui réfléchissent réellement et on se demande quel est le lien entre le retard académique et l’augmentation des frais d’inscription. Voilà pourquoi, nous disons que c’était une foire qu’ils ont organisé. Cette mesure quand elle a été annoncée, nos différentes structures ont informé les étudiants et organiser des assemblées générales pour expliquer aux étudiants la nécessité de se mettre en ordre de batail et de s’opposer aux mesures anti-étudiants. Grâce à la lutte, ces mesures ont été rangées même s’il y a des velléités de les faire ressortir et de les appliquées sur le terrain. Nous restons toujours vigilants par rapport à ces questions.

TOUTE INFO : Quels sont après tout, les défis de votre organisation syndicale aujourd’hui ?

Fousséni SOURABIE : En termes de défis, c’est comme je l’ai dit notamment les recommandations qui ont été formulées lors du congrès passé, citées plus haut où, il s’agira de mettre en œuvre ces recommandations. Nous pensons que si ces recommandations sont mises en œuvre, cela va permettre à notre organisation de s’édifier davantage, être encore plus efficace et de pouvoir mobiliser les étudiants et s’adapter au contexte actuel de nos universités publiques et privées afin de prendre en charge au mieux les préoccupations des étudiants.

TOUTE INFO : A Koudougou à l’université Norbert Zongo, une dalle en construction a tué quatre personnes dont trois étudiants .Et on n’a entendu les organisations d’étudiants que par des déclarations .Pourquoi et quelles est votre stratégie pour une justice aux victimes ?

Fousséni SOURABIE : Alors, il faut dire que les déclarations ne sont rien d’autre qu’une étape dans la lutte. Il sera trop tôt de dire concrètement quelles sont les mesures que nous allons entreprendre sur le terrain pour montrer en quoi nous ne sommes pas d’accord avec cette question. Déjà, je peux dire qu’au-delà de la déclaration qui a été produite par notre organisation locale notamment l’ANEB-Koudougou, qui a dénoncé cet état de fait, il faut dire qu’à l’occasion du congrès, il y a eu une motion qui fait appel aux étudiants à la mobilisation qui a été pris contre la mauvaise qualité des infrastructures. Après le drame de Koudougou, si vous avez suivi l’actualité, les autorités sont sorties et ont fait un bilan de 110 infrastructures scolaires qui se sont écroulées dont 65% de ces infrastructures ont moins de 20 ans. Cela traduit le manque de sérieux de nos autorités parce qu’il fallait attendre à ce qu’il ait des drames à l’université Norbert ZONGO de Koudougou pour sortir faire des points sur la mauvaise qualité des infrastructures. Mais, au même moment, ils ne nous disent pas quelles ont été les actions qui ont été entreprises pour que les responsabilités soient situées et que les responsables de cet acte soient punis. Avant même que l’on en arrive à Koudougou, 110 infrastructures scolaires se sont écroulées, nous voulons que l’on fasse le point de l’écroulement de la première infrastructure jusqu’à ce qui s’est passé à Koudougou, situer les responsabilités et nous dire concrètement quelles sont les actions qui ont été entreprises. Donc, c’est du dilatoire, c’est un faux fuyant, c’est pour en réalité jouer sur le sentiment des populations. Mais, déjà au niveau de l’UGEB, nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et nous nous inclinons véritablement devant la mémoire de ceux qui ont été victimes de la négligence et du manque de sérieux de nos autorités.

TOUTE INFO : L’autre point d’achoppement entre syndicats et gouvernement,c’est la fermeture du lycée Phillipe Zinda Kaboré par les autorités. Avez-vous foi que l’établissement sera reouvert pour cette année scolaire 2021-2022 ?

Fousséni SOURABIE : Il sera prétentieux de notre part de dire que le lycée sera ouvert pour cette année académique d’autant plus que c’est l’autorité qui a décidé de fermer le lycée. Mais naturellement, au niveau de notre union nous formons d’ailleurs avec les élèves ce qu’on appelle la Coordination des Elèves et Etudiants Burkinabè qui a été créée en 1999-2000. A l’occasion du congrès également, nous avons pris une motion de condamnation de la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré et nous avons invité les étudiants à se solidariser avec les élèves pour que nous puissions mener la lutte contre cette fermeture du lycée. Pour nous, c’est une liquidation du système éducatif parce qu’avec les arguments avancés par les autorités, l’on se demande si c’est leur capacité de réflexion qui se limite à là ou bien c’est la politique qui les a poussée à faire de sort qu’ils n’arrivent pas à réfléchir au-delà de ce que tout le monde puisse voir. Donc, au niveau de l’UGEB, il sera trop tôt de dire quelles sont les actions que nous allons entreprendre. Mais, comme l’on a coutume de dire la réalité du terrain va commander la manœuvre. De ce point de vue, nous pensons que cette lutte ce n’est pas seulement pour les élèves, les parents d’élèves, tous les patriotes du pays doivent se joindre à cette lutte pour que l’on puisse combattre cette mesure des autorités car c’est une façon de rendre l’éducation inaccessible aux enfants des couches populaires. Si vous prenez le lycée Philippe Zinda Kaboré où il y a 3 700 élèves que les autorités estiment qu’ils vont travailler de sorte à les affecter dans les établissements, alors que nous savons très bien que la même autorité ne tient pas parole. Même les mesures qui ont été prises récemment étaient prévues pour être appliquer en 2022 mais ils ont anticipé pour les appliquer en 2021. Donc, cela voudrait dire que ce ne sont pas du tout des gens sérieux et il ne faudrait pas les croire sur parole. Voilà pourquoi, nous pensons que cette lutte n’est pas seulement une lutte des élèves et des étudiants, des enseignants et du personnel mais c’est une lutte pour tous les patriotes de ce pays. Par rapport à cette question notre position est claire et nous sommes contre cette fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré.

TOUTE INFO : Sentez-vous une volonté des autorités gouvernementale a donné une face reluisante à l’éducation burkinabè ?

Fousséni SOURABIE : On ne peut pas parler de volonté des autorités, la véritable volonté est de chasser les étudiants de l’université, c’est ce que nous notons. S’il y a une volonté de la part des autorités du MPP, c’est de rendre l’université inaccessible aux enfants du peuple. J’ai tantôt parlé de la foire qu’ils ont tenu en août 2016 à Bobo-Dioulasso qui consisterait à ce que l’université soit élitiste. C’est-à-dire que l’université soit réservée uniquement aux meilleurs, ce qui veut dire que l’université ne sera plus populaire. Donc logiquement, tout le monde ne devrait pas avoir accès à l’université. C’est ce que l’on constate avec les reformes qu’ils sont en train de vouloir appliquer. L’autre élément également qui nous réconforte dans notre position lorsque nous parlons de la volonté de chasser les étudiants de l’université, c’est l’adoption du nouveau régime général des études qui vient durcir davantage les conditions de vie et d’étude des étudiants. Avec des dispositions qui viennent aggraver les conditions de vie des étudiants. Quand vous prenez par exemple au niveau du transport des étudiants, selon l’annuaire statistique du ministère de l’éducation nationale en 2014, il y avait 1600 étudiants qui bénéficiaient du transport, mais en 2018 quand ils ont fait le point il n’y avait que 380. Cela voudrait dire qu’il y a eu une diminution et quand vous prenez le prix du transport, c’est inaccessible aux étudiants, c’est 3000 FCFA. Et en 2018 notre organisation avec ses sections se sont battues contre cette somme notamment le coût du transport. Et on se rappelle à l’université Nazi Boni à Bobo par exemple on transportait les étudiants de Bobo à Nasso à 1000 FCFA le mois. Les étudiants se sont battus pour qu’on envoie des bus pour leur transport et une fois ces bus arrivés, on les confie à la SOTRACO qui fait du mercantilisme avec ces bus. Au niveau des difficultés, prenons le cas des retards académiques il n’y a pas eu une seule volonté de la part de nos autorités de rattraper ces retards dans les différentes universités. Aujourd’hui, le retard académique va de quelques mois à 4 ans, il y a des chevauchements d’années et des semestres. A l’université Nazi, il y a 5 années académiques 2016-2017 à 2020-2021 donc vous imaginez la catastrophe qui se trouve à ce niveau. Au-delà, il y a naturellement des taux d’échec massifs que l’on constate.

TOUTE INFO : Il y a eu néanmoins l’octroi d’ordinaire dans le programme un étudiant, un ordinateur qui a été une réussite selon les autorités gouvernementales ?

Fousséni SOURABIE : C’était une promesse électorale et vous avez employez le terme octroyer des ordinateurs aux étudiants mais ce n’est pas cela en réalité. Ils ont subventionné les ordinateurs mais effectivement pendant les campagnes électorales ils ont parlé d’octroyer des ordinateurs aux étudiants. Ils ont attendus quand les élections de 2020 se sont approchées pour courir de gauche à droite pour vouloir mettre en œuvre un projet qui devrait subventionner les ordinateurs. Et même là les étudiants ont rencontré beaucoup de difficultés pour souscrire au programme. Sur cette base nous ne pouvons pas estimer qu’il y a une avancée, ce que nous voulons concrètement c’est de travailler à résoudre les questions du retard. Tout le monde connait les causes du retard, ce sont les problèmes d’infrastructures, le problème d’enseignants, les conditions de vie des étudiants, l’application hasardeuse et mécanique du système Licence-Master-Doctorat. Les étudiants ont revendiqué à ce que l’on puisse suspendre ce système à travers nos différentes plateformes revendicatives des différentes sections de notre organisation qui sont déposées dans les tiroirs. Si les autorités ont la volonté, qu’ils fassent ressortir ces différentes revendications et qu’ils mettent en œuvre les propositions, on pense qu’il y aura une amélioration de nos conditions de vie.

TOUTE INFO : L’arrivée du pouvoir MPP n’a-t-elle pas fait évoluer les conditions de vie sociales des étudiants burkinabè ?

Fousséni SOURABIE : A notre niveau, nous ne voyons aucun point positif. En quoi est-ce que l’arrivée au pouvoir du MPP a amélioré les conditions de vie des étudiants ? Au contraire, elle a contribué à durcir les conditions de vie et d’études des étudiants. En réalité, le problème est que les conditions dans lesquelles sont les étudiants les obligent à être dans une situation de résignation. Aujourd’hui, le constat est que la situation difficile oblige les étudiants à aller mener des activités parallèles pour joindre les deux bouts. Nous convenons que c’est le rôle de l’UGEB de travailler à les expliquer, à la conscientisation de sorte à ce qu’ils puissent comprendre et se mobiliser en son sein pour engager des actions. Nos sections se battent tous les jours conte les difficultés. Et si les manifestations se font rares, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de difficultés au contraire, les conditions de vie se sont aggravées et les étudiants ont fui des universités et ils sont dans une situation de résignation. Si vous prenez les Bacheliers de 2020 qui viennent d’effectuer leur rentée récemment, pour une promotion de plus de 1000 étudiants , à peine deux mois de cours, si vous repartez dans la promotion, vous aurez du mal à trouver 200 étudiants. La seule explication, c’est le désespoir qui a fait fuir les gens du campus parce qu’ils n’arrivent plus à tenir. S’il y a vraiment un mérite que l’on devrait accorder à ces autorités, c’est d’avoir déçu et chasser les étudiants du Campus

TOUTE INFO : On vous accuse aussi, vous les syndicats d’étudiants de vous opposer sans souvent raisons valables ?

Quand les gens disent que nous nous opposons pour nous opposer, nous aimerions savoir en quoi est-ce que nos prises de positions ne sont pas justes. Ce n’est pas parce qu’on a rejeté plusieurs mesures venant d’eux qu’on va se permettre d’accepter une mesure qui va contre l’intérêt des étudiants, notre lutte ne s’inscrit pas dans cette logique. Nous sommes une organisation de défense des intérêts matériels et moraux des étudiants .Donc s’il n’y a pas de propositions concrètes et sérieuses qui vont dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des étudiants, logiquement nous nous opposerons. Cela ne veut pas dire que l’on n’aime pas la tête d’un tel non, nous nous opposons par principe. Nous analysons les propositions qui sont faites si elles sont justes, il n’y a pas de problèmes mais au contraire nous nous opposerons.

TOUTE INFO : Quel est le regard que vous avez sur le terrorisme qui sévit dans plusieurs zones du pays ?

Fousséni SOURABIE : Concernant le terrorisme, nous nous inclinons devant la mémoire de tous ceux qui sont tombés, qui ont été victimes aussi bien du terrorisme djihadiste et que du terrorisme d’Etat. Et nous présentons nos condoléances aux parents et familles de ces victimes. Le terrorisme djihadisme ,c’est ce que l’on voit au sahel ou bien à l’Est où l’on entend le terroriste avec son arme dire ‘’Allahou Akbar’’ et qui veut imposer une vision du monde à travers ses actes ainsi de suite. Mais, l’on oublie que ce terrorisme n’est que la conséquence du terrorisme d’Etat. Le terrorisme d’Etat, c’est le comportement de nos autorités et des différents pouvoirs fantôches qui se sont succédé dans notre pays et qui ont travaillé à semer avec un clivage entre les différentes régions où certaines d’entre elles ont été abandonnées pour des fins politiques, sanctionner ceux qu’ils appellent des adversaires politiques. Un autre élément du terrorisme d’Etat, c’est le fait qu’on a procédé pendant longtemps à des exécutions sommaires extrajudiciaires et à des assassinats ciblés. Le MBDHP dans une enquête a produit un rapport sur cet état de fait et l’a qualifié d’une forme de terrorisme d’Etat. Si nous prenons dans les années 2000 où le tout puissant ministre de l’intérieur Djibril Bassolet procédait à des exécutions sommaires extrajudiciaires sous le prétexte de la lutte contre le grand banditisme, cela est considéré comme une forme de terrorisme d’Etat. Également, quand des autorités volent l’argent du contribuable Burkinabè, destiné à la santé de la population, à l’éducation des enfants du peuple cela est naturellement considéré comme une forme de terrorisme d’Etat. Et nous pensons que ce sont des éléments qu’il faut prendre en compte dans cette lutte car c’est le terrorisme d’Etat qui engendre le terrorisme que l’on rencontre au Sahel, au Nord, à l’Est... et qui sont en train de vouloir imposer leurs points de vue. Ils ont réuni les conditions pour le recrutement des gens sur la base des frustrations qu’ils ont entretenues et créer pendant longtemps. Par rapport au terrorisme de manière générale, le MPP a été très clair, le premier ministre en mai 2021 à l’Assemblée nationale a dit qu’ils n’ont pas de solutions à proposer face au terrorisme. Cela est un aveu d’impuissance de la part de nos autorités sur cette question du terrorisme. Nous pouvons dire que le pouvoir du MPP a transformé notre pays en une épave tout simplement.

TOUTE INFO : Quel est votre message aux étudiants pour cette rentrée académique 2021-2022 ?

Fousséni SOURABIE : Notre message à l’endroit de tous les étudiants Burkinabè, c’est de leur dire qu’ils ont une arme de lutte qui a été utilisée par des ainés pour leurs intérêts matériels et moraux et engrangés des acquis et que nous en bénéficions aujourd’hui. Il est donc de notre devoir en tant qu’étudiants de nous en servir pour défendre nos intérêts dans le contexte actuel. Nous disons aux étudiants qu’au lieu de se résigner, de rejoindre notre union à travers ses différentes sections nationales et même à l’étranger notamment la section de France et de Dakar pour ensemble poser les préoccupations et défendre vaillamment nos intérêts matériels et moraux. Il s’agira de faire en sorte que l’enseignement supérieur et la science puissent être accessibles aux enfants des couches populaires. Faire en sorte que les étudiants aient une éducation de qualité afin d’être socialement utile à notre société et à notre patrie. C’est important et c’est le message que nous avons à l’endroit des étudiants ; c’est de se mobiliser au sein de nos différentes sections pour que l’on puisse se battre ensemble pour l’amélioration de nos conditions de vie et d’études.

Propos recueillis par Alain YAMEOGO et Issa ZONE

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