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Situation nationale : Pour sauver le Burkina actuel, "Il faut aller vers une seconde transition" David Moyenga

mardi 26 octobre 2021


Le Burkina Faso n’a jamais été aussi éprouvé qu’il est ces dernières années. Depuis 2015, la crise terroriste a fait plus d’un million de déplacés internes et surtout des centaines de victimes civiles et militaires. Aujourd’hui, plus de la moitié des 13 régions du territoire national est attaquée par des groupes terroristes. Si le gouvernement parle de résilience à travers les mesures qu’il entend apporter à la situation, David Moyenga, homme politique, ancien député du Conseil National de Transition (CNT) en 2014 se veut plus radical. Il appelle à une seconde transition pour poser les bases mêmes d’un Etat en vue de résoudre toutes les préoccupations du Burkina actuel. Nous l’avons rencontré. Et dans cette cette interview ,il dit sa part de vérité sur la situation nationale.Lisez plutôt.

TOUTE INFO : Bonjour David Moyenga vous avez créé avec d’autres amis un parti politique en fin juillet dernier, dénommé Fasosidrouwo , quelle est la pertinence d’u tel mouvement dans l’échiquier politique aujourd’hui ?

David Moyenga : D’abord il faut que je précise que les choses ont un peu évolué .La sortie du 31 juillet était une sortie d’annonce et de travaux préparatoires de mise en place du parti. Par la suite il y a eu une consolidation et à la finalité, le parti s’appelle le SOCLE, socle citoyen qui veut dire libération. Le Fasosidrouwo c’est une démarche que nous appelons en français simple, le chemin de la libération. C’est une sorte de démarche du parti. C’est sa méthode, son approche mais ce n’est pas soin nom. Mais comme on en était là, la presse a fait effet et c’est ce nom qui est sortie. Sinon Fasosidrouwo nous l’avons contracté, Faso qui veut dire patrie, Sidrouwo qui veut dire siida contracté du mooré qui veut dire vérité drouwo en puula, qui veut dire combat. Donc c’est le chemin de la libération qui est d’ailleurs un de nos slogans majeurs.

TOUTE INFO : Et qu’est-ce qu’on attend par libération ?

David Moyenga : La libération ici est un mot qui contracte trois concepts à la fois. Nous parlons de libération politique d’abord pour notre pays, parce que vous avez une classe politique qui est monopolistique et qui aujourd’hui monopolise toutes les institutions de notre pays et les centres et sphères de décisions pendant près de quarante ans. Une classe politique qui a liquidé les valeurs notamment la morale.Donc nous, estimons qu’il faut une reconstruction matérielle et morale pour notre pays. Et la deuxième, c’est la libération nationale. Vous voyez que le Burkina est aujourd’hui sous menace terroriste. Comment entrainer cette libération ? Mais pour nous, ce n’est pas un combat uniquement singulier entre terroristes et État .Non. Cela revient à voir comment réorganiser notre territoire. Et cette libération ,elle est nécessaire pour pouvoir ramener la stabilité ; parce qu’un pays qui n’arrive pas à disposer de l’ensemble de de sa surface ne peut se développer .Donc il faut trouver tous les moyens de stabilisation et de solidité et de l’unité de notre pays .C’est cela qui va l’amener à être un pays fort ,capable de se propulser ,en s’appuyant sur toutes ses valeurs .Il y a la dernière ,qui est la libération des jougs des intérêts coloniaux ,qui persistent .Vous n’êtes pas sans savoir que les pays en Afrique y compris le Burkina Faso, sont sous un diktat d’un certain nombre de de forces colonialistes dont les intérêts sont importants ,et qui utilisent une élite de collaboration ,et une élite qui a intérêt( à cette perpétuation ,et qui en est le relais.Aujourd’hui nous devons pouvoir minimiser et se défaire de ce fardeau persistant ,anciens qui date de centaines d’années. C’est important que le Burkina puisse faire ses propres choix. Nous sommes désormais dans un monde multipolaire.

TOUTE INFO : Comment le feriez-vous concrètement, ce combat de libération ?

David Moyenga : Comment faire pour rassembler la vie des citoyens dans le bon sens, donc aujourd’hui, nous avons commencé à mettre en place un parti politique. En deuxième lieu, nous avons fait un travail de mobilisation des masses populaires, de la jeunesse, des femmes, des cadres, des intellectuels, des gens de l’informel. Nous les avons remobilisés autour d’un certain nombre de valeurs et de mentalités positives par rapport à notre vision. Ensuite, mobiliser les citoyens et réinvestir le champ politique, parce qu’il y a une désaffection politique qui fait que les gens en regardant ce qui se passe de façon catastrophique et désastreuse sur la scène politique, qui s’apparente même à des jeux de prétention ou tout simplement à des personnes qui sont pratiquement des apatrides. Le peuple s’est détaché, d’où la crise de confiance, donc il y a une désaffection et il y en a même des gens qui ne veulent pas entendre parler de la politique. Regardez le déroulement des élections avec son corollaire de corruption, la tricherie… tout ceci fait que le peuple est choqué et ne veut plus voir et entendre parler d’homme politique. Pour le peuple, l’homme politique correspond à un menteur, un trompeur, un pilleur, un faux type, quelqu’un qui ne dit pas la vérité. Il faut donc retravailler à ce que le citoyen puisse se reconnecter avec l’espace politique. C’est pourquoi, nous avons eu un appel qui dit clairement aux citoyens de réinvestir la scène politique parce que si l’on reste dans cette désaffection, dans le désintérêt et voire le découragement, le résultat ne peut être autre que ce que nous voyons. Donc, il faut que les bonnes gens, les citoyens sincères, les patriotes et tous ceux qui aspirent vraiment au changement positif et qualitatif dans notre pays reviennent sur la scène politique, car cela est devenu une mission, un devoir. L’on a plus le droit de croiser les bras et attendre car c’est le futur et l’avenir de la nation burkinabè qui est en jeu. Nous voulons aller dans ce sens, changer le modèle de faire la politique en elle-même car l’homme politique doit être un bon citoyen. Nous allons monter ce modèle par nous-même d’abord, par notre parti et par nos habitudes. Ce qui importe c’est de savoir si vous avez des idées et qu’est-ce que vous pouvez apporter et contribuer à quelque chose. C’est cela l’homme politique. Nous allons assurer une formation conséquente de nos militants sur beaucoup de questions sur les valeurs de la république mais au-delà sur l’histoire politique ainsi que plusieurs éléments qu’il faut savoir dans un parti politique. Qu’est-ce qu’un courant politique ? Il y a plein de partis politiques qui ne savent pas ce que c’est qu’un courant politique. Aujourd’hui, il y a des partis politiques qui prônent leur appartenance à un courant mais quand vous regardez dans leurs pratiques, ils font tout autre que ce que ce courant demande. Par exemple quand vous prenez le parti au pouvoir aujourd’hui qui parle de la sociale démocratie mais tout ce qu’ils font est tout autre, s’ils nous parlaient même du libéralisme, ce n’est même pas du libéralisme encore. Ils sont dans la sauvagerie économique, c’est de la mafia économique qui se déroule dans notre pays, ce n’est même pas du libéralisme parce que le libéralisme garantit le libre-échange, la compétition et permet à ceux qui ont la compétence et la connaissance puissent bénéficier. Même s’il reste un modèle qui entraine le développement de l’intérêt privé mais ici ce n’est pas le cas. Ce ne sont pas des économistes, ce sont des gens qui se sont accaparés l’Etat et qui font des affaires au sommet de l’Etat et l’utilisent comme un moyen d’affaire. Alors qu’un homme d’affaire n’a pas besoin forcément d’aller occuper un poste ministériel ou encore un poste de président. Il a ses moyens de production et il travaille à produire pour que ses moyens de production lui rapportent de l’argent dans son petit capital. Dans un pays sérieux où il y a des hommes d’affaire sérieux vous n’allez pas voir des hommes d’affaire qui vont se lever, que lui il va en politique, alors qu’ici l’on a des gens qui courent derrière les institutions de l’Etat, qui s’appuient sur les postes supérieurs de notre pays pour les transformer en une vache à lait et pour faire du business avec. Ces gens viennent pour s’accaparer des marchés publics, avoir des décisions au profit de leurs proches.

TOUTE INFO : Est-ce que vous envisager une candidature à la présidentielle de 2021 pour changer la donne ?

David Moyenga : Je ne dirai pas envisager systématiquement aujourd’hui ; mais nous avons dit que parmi les objectifs de notre parti, il y a la conquête et l’exercice du pouvoir politique. Mais la conquête du pouvoir passe par des étapes. La création d’un parti est une étape, la phase de conquête est une étape et la phase d’exercice est une étape. Donc pour nous, en perspective toutes les épreuves politiques qui vont se présenter à nous, nous serons présents quelle que soit la manière. S’il y a un combat politique à une étape donnée, que ce soit des élections ou même d’autres situations politiques quelconques nous seront présents. Il faut le reconnaitre qu’il sera prématuré pour nous aujourd’hui de parler d’élection présidentielle dans un pays où l’organisation des élections est une équation. C’est trop tôt d’aller sur ces questions mais au moment venu nous allons décider de ce qu’il faut faire concrètement. Nous avons créé un parti politique parce que nous sommes prêts pour affronter toutes les épreuves politiques possibles. Je ne vais pas me lancer dans une ambiance, dans une effervescence d’une élection à venir, ce n’est pas dans notre logique. Je pense que quelle qu’en soit l’épreuve ; vous parler de 2025 mais il y a même une élection avant 2025, celui de 2021, c’est pour vous dire que ce sont des épreuves et des étapes. Aujourd’hui, certains parlent de réconciliation nationale et d’autres de gouvernement d’union nationale ou encore pourquoi ne pas aller à une transition. Il y a toutes ces options et nous participons à tous ces combats.

TOUTE INFO : Que proposez-vous concrètement pour faire face au terrorisme ?

David Moyenga : Personne n’a une solution miracle, ce n’est pas du fétichisme mais ce qu’il y a lieu de savoir ici est de proposer une solution en partant de la cause. Nous avons aujourd’hui ce que les gens appellent la crise sécuritaire mais notre analyse a déjà dépassé cette étape de crise sécuritaire. Nous parlons de la crise de l’Etat, la faillite d’un Etat qui doit organiser un territoire et pendant longtemps qui a créé toutes ces fissures jusqu’à ce qu’on en arrive à un conflit social. Le type de terrorisme dont les gens parlent ; à l’analyser au fond, vous prenez tous les spécialistes, des responsables de la sécurité ou de la défense actuelle sont nos propres frères ; ils font référence à un terrorisme domestique. Cela montre bien qu’il y a un malaise social et que le tout militaire ne peut plus faire face à ce phénomène. Pendant longtemps, l’Etat a failli à sa mission de pouvoir doter et assurer les services sociaux minimum de base sur l’ensemble du territoire national, d’équilibrer la répartition des richesses. Le problème n’est pas la pauvreté mais les inégalités sociales qui posent problème. Quand dans un Etat vous avez des régions entières qui ne rentrent pas dans le sillage de la mise en place des politiques publiques, qui sont oubliées, qui sont inaccessibles, pas d’écoles, pas d’électricité, pas d’eau et des autorités sont là depuis 30 ans ; comment cette population adhère à la nation ? Et comment la situation a dégénéré, et on veut apporter des solutions miracles. Pour nous, la solution réside à la reconstruction d’un Etat moderne. Sinon l’Etat actuel que nous voyons tel qu’il est construit philosophiquement et tel qu’il est dans sa structure est un Etat de type moderne néocolonial, fait juste pour avoir une administration pour administrer un territoire et de pouvoir faire circuler les biens au profit de la métropole. Par conséquent, il faut défaire cet Etat et reconstruire un Etat qui aura pour mission de développement et de l’intérêt général. Nous voyons une grande transformation au cas où nous aurions le pouvoir d’Etat. Ensuite, c’est malheureux mais nous estimons qu’il faut aller vers une seconde transition ou une sorte d’une conférence nationale souveraine et que ces cadres servent de moment de diagnostiquer les vraies questions et surtout faire face à la question principale qui est celle de faire exister l’Etat afin de lutter contre cette situation de crise sécuritaire ou de terrorisme. La situation actuelle n’est pas question d’un pouvoir qui est là ; mais puisse qu’il ne peut pas remplir sa mission et même l’exercer. Il s’agit de ramener le pouvoir au niveau du peuple dans le cadre d’une conférence nationale souveraine, dans le cadre d’une transition ou dans tout autre format que vous voulez. Ainsi, les nouveaux dirigeants auront un certain nombre de caractéristiques qui seront la légitimité, la confiance populaire et cela permettra de remobiliser tout le peuple autour d’une structure à laquelle tous les Burkinabè font confiance. Nous le disons parce que le pouvoir en place ne peut pas provoquer cette mobilisation populaire. La preuve combien de fois ils ont fait un appel à la mobilisation mais sans succès. Le peuple analyse les dirigeants actuels comme étant des gens qui ont raté la mission de gouvernance, qui sont des gens corrompus et qui travaillent dans le népotisme et du favoritisme. Ils incarnent toutes les valeurs négatives contrairement aux aspirations de l’insurrection populaire de 2014. Du coup, ce pouvoir est impopulaire et est délégitimé aux yeux du peuple, donc il ne peut pas appeler à la mobilisation populaire autour de lui. Nous proposons cela parce nous avons vu des exemples qui ont marché. Regardez en 2015, il y a eu un coup d’Etat pendant la transition et ceux qui ont pris le pouvoir le CND (ndlr Conseil National pour la Démocratie) n’a pas dépassé une quinzaine de jours au pouvoir, parce qu’il y a eu une mobilisation populaire. Les gens avaient confiance à un processus, car malgré tout ce que les gens racontent, la transition avait une certaine légitimité. Il y a eu la mobilisation de tous les politiques, de tous les syndicats, de la société civile qui n’étaient même pas trop dans le processus insurrectionnel mais se sont engagés. C’était la plus belle expression de l’unité nationale et lorsqu’un peuple se dresse devant vous, qui que vous êtes, vous ne pouvez rien faire. Grâce à la pression du peuple les responsables du CND sont venus reconnaitre que leur coup d’Etat a échoué et qu’ils se mettent à la disposition de la justice. Un des obstacles aujourd’hui de combat contre le terrorisme et comme toutes les adversités qu’on a, une de notre faiblesse c’est le statut d’un pouvoir impopulaire et obsolète.

TOUTE INFO : Vous appelez à un coup d’Etat constitutionnel, alors que les autorités actuelles ont été élues par le peuple ?

David Moyenga : Tous ceux qui disent que c’est par des élection qu’on a permis d’élire des gens, nous disons que tous les systèmes de démocratie en Afriques sont des systèmes pourris. Un de nos problèmes est aussi la crise de la démocratie. Nous savons tous comment les gens organisent des élections pour arriver au pouvoir. Les gens manipulent la constitution, multiplient les mandats, font la fraude et la corruption pour arriver au pouvoir. Les gens transforment des urnes avec des hélicoptères dans certains pays en Afrique. Je donne très peu de crédibilité à tous les acteurs qui se font élire de cette manière et généralement ces pouvoirs sont illégitimes et impopulaires. Il y en a qui organisent des élections et quelques mois après on entend qu’il y a eu un coup d’Etat ou bien qu’il a été descendu. Donc je n’arrive pas à comprendre comment quelqu’un qui a été élu à plus de 67% et du coup ; son pouvoir est contesté. C’est le mode d’accès, la violation de la constitution et même l’exercice du pouvoir. En Afrique après les élections tous les membres de l’Etat deviennent des entrepreneurs cachés, qui crée des succursales, qui deviennent des nouveaux riches et expédient leurs argents à l’extérieur alors que le peuple vit dans la misère et n’a pas accès à la santé, pas accès à l’école. Ici les gens sont en train de fermer les établissements publics mais c’est très grave. Donc, c’est l’exercice du pouvoir qui va traduire le véritable esprit démocratique et non la prise du pouvoir.

TOUTE INFO : Est-ce que la réconciliation nationale tant prônée n’est pas une solution contre tous ces maux du Burkina ?

David Moyenga : Nous avons fait une analyse politique et nous avons fait une proposition mais d’autres pensent que c’est la voie de la réconciliation nationale qui pourra régler le problème. Ce sont des hypothèses que chacun pose mais je pense que toutes ces hypothèses sont en deçà du degré de la crise.

Propos recueillis par Alain YAMEOGO

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