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Interdiction du voile intégral dans l’espace CEDEAO : Le Collectif des associations musulmanes du Mali proteste [in news.abamako.com]

mardi 22 décembre 2015


C’est avec une grande indignation et profonde affliction que le Collectif des Associations Musulmanes du Mali, a appris la triste et révoltante nouvelle de la CEDEAO à Abuja, la capitale politique du Nigeria.
A Abuja, les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retrouvés, les 16 et 17 décembre 2015, pour célébrer les 40 ans de l’institution. Suite à l’attaque au Radisson de Bamako, le sommet a principalement débattu des questions de sécurité pour inciter les chefs d’état à "interdire" le voile islamique intégral (port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes) dans leurs pays respectifs, afin de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes. Le terme voile islamique par euphémisme est désigné par : « port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes. »
Les chefs d’Etat ont appelé chaque pays à prendre des mesures pour interdire le port du voile intégral, qui empêchent la reconnaissance d’une personne (voile intégrale).
Ainsi, la déclaration finale lue par Kadré Désiré Ouédraogo, le président en exercice de la(CEDEAO), notre attention fut retenue par certains propos, entre autres : « Les chefs d’Etat et de gouvernements conviennent que certains ports vestimentaires peuvent considérablement gêner la conduite d’action préventive. Il a poursuivi la lecture : « Il invite tous les Etats membres à prendre, compte tenu de leur réalité nationale, des mesures appropriées visant à l’interdiction de tout port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes. »
La CEDEAO par cette déclaration d’interdiction de voile intégrale s’est engagé dans une voie dénaturant la culture islamique à coup d’emprunts, et d’influence étrangère ne relevant pas d’un processus de sa mission naturelle, mais d’une intension délibérée de modifier un patrimoine pour mieux imiter le modèle des colonisateurs. Il faut aujourd’hui avec tout le courage et la ténacité remonter le courant et, sans sombrer dans les considérations bolchéviques sauvegarder notre identité culturelle islamique qui fait partie du patrimoine de l’humanité.
D’un point de vue du droit, nous vous demandons d’être plus attentifs au fonds de nos remarques qu’à leurs formes. Notre sentiment est que la décision de la CEDEAO est un abus de pouvoir et qu’elle va à l’encontre de plusieurs libertés fondamentales garanties par :
*Premièrement : la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1948, laquelle stipule en son article 28 : « toute personne a droit à la liberté à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ».
*Deuxièmement, les principes énoncés par le préambule et certains articles de notre constitution, et qui sont toujours en vigueur qui stipule que : le peuple souverain du Mali « s’engage solennellement à défendre la forme républicaine et la laïcité de l’Etat, proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et l’Enfant ainsi que la diversité culturelle et linguistique de la communauté nationale ».

L’interdiction imposée du port de voile constitue un acte de discrimination religieuse. Car, c’est en effet parce que ces femmes ont choisi de pratiquer les devoirs de leur religion qu’elles portent le voile intégrale, et c’est parce qu’elles portent le voile intégrale qu’elles subissent des mesure discriminatoires. Ainsi exclues, on leur refuse l’accès à l’administration, à l’éducation, et même à la circulation auxquelles elles ont droit. C’est la deuxième entrave aux libertés fondamentales garanties par certains articles de notre constitution spécifiquement l’article 4 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi ». Peut-on valablement reprocher aux musulmanes de se singulariser par une tenue qui, loin d’être provocante ou obscène, entend uniquement indiquer leur sérieux et leur discrétion. C’est en respectant une obligation divine que ces femmes musulmanes se voilent : sourate Al Azhab verset 59.

*Enfin, il s’agit d’une mesure de discrimination sexiste, car elle ne touche que de personnes de sexe féminin et va à l’encontre de certains articles (article 2 de la Constitution) garantissant l’égalité des droits de l’homme et de la femme : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».
Nous soutenons par contre que cette décision de la CEDEAO, inspirée et imposée par le lobby occidental judéo-chrétien constitue un abus de pouvoir. Car, la réalité de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes n’est pas établie. Pour preuve, les auteurs des attentats de Paris étaient en vestes, et ceux de Bamako : Hôtel Radisson-Blu étaient en Jean. C’est donc plus un procès d’intention que des faits établis.

Cette interdiction présente un caractère général et absolu, or la communauté musulmane est hostile par principe aux interdictions générales et absolues : le principe est celui de la liberté, l’exception est l’interdiction.
La religion musulmane par cette décision est victime du fanatisme irréligieux. Nous invitons les responsables de la CEDEAO à cette Déclaration de Jule Ferry le 19 Avril 1881 : « Gardons-nous de deux fanatismes : religieux et irréligieux ; le second est aussi mauvais que le premier ».
Aux responsables de la CEDEAO, l’histoire nous enseigne qu’il aurait été injuste de condamner d’emblée les religions à cause des exactions de certains de ses adhérents. Tout aussi injuste serait d’interdire certaines pratiques d’une religion sous prétexte qu’elles seraient abandonnées par de mauvais ambassadeurs.
Autorités du Mali, nous vous prions de placer notre pays au dessus de toute institution à dessein inavoué avant toute prise de décisions engageant notre nation.
IBK, la balle est dans ton camp.

MOHAMED KIMBIRI
Secrétaire à la Communication AISLAM
1er Secrétaire à l’Organisation du Haut Conseil Islamique du Mali