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Revendication salariale des syndicats : la ministre Alizatou Rosine Coulibaly appelle à des concessions

mardi 10 mai 2016


Le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) a organisé un petit déjeuner de presse ce mardi 10 mai 2016 à Ouagadougou. La ministre Alizatou Rosine Coulibaly née Sori a présenté le bilan de ses actions 100 jours après l’entrée en fonction du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré.

« Malgré les multiples chocs subis par le pays, le Burkina a fait preuve de résilience. Ainsi, le taux de croissance attendu en 2016 est de 5,2% contre 4,0% en 2015. Cette accélération de la croissance en 2016 est le signe de la reprise progressive … ». En se basant sur ces propos tenus par le ministre en charge l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) Alizatou Rosine Coulibaly née Sori, on peut juger satisfaisant le bilan des 100 jours du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré en matière de gestion économique. La patronne du MINEFID a en effet déclaré que durant les 100 premiers jours du mandat du président du Faso, le ministère a réalisé d’importantes contributions dans le domaine de la gouvernance économique et financière. Elle estime que ces contributions s’inscrivent dans les domaines du pilotage de l’économie, de la mobilisation des ressources, de la programmation et la gestion budgétaire, de la rationalisation de la dépense publique et du contrôle et de l’audit des finances publiques. En matière de pilotage de l’économie, la principale conférencière du jour a déclaré que le Conseil des ministres du 27 janvier 2016 a adopté un rapport relatif à l’élaboration du Plan national de développement économique social (PNDES) qui sera, selon elle, le référentiel national de développement. Elle évalue le coût global de la mise en œuvre du PNDES à 12 008,2 milliards de francs CFA, soit un coût annuel moyen de 2401,6milliards de francs CFA.
En matière de rationalisation de la dépense publique, le gouvernement a décidé de la rationalisation des charges de fonctionnement à l’effet de dégager des économies pour faire face à certaines dépenses prioritaires selon Alizatou Rosine Coulibaly née Sori. Pour ce faire, il a d’après les dires du ministre, opté pour l’optimisation de la gestion des parcs automobiles et immobiliers de l’Etat, la rationalisation des dépenses de consommation d’eau, d’électricité et de téléphone des administrations publiques ainsi que la révision des classes de voyage des personnalités de l’Etat et des agents ; bref la réduction du train de vie de l’Etat.

En matière de contrôle et d’audit des finances publiques, l’on note le lancement des audits de la gestion de la Transition, la mise en place d’un comité interministériel chargé d’examiner les conditions d’attribution, d’octobre à décembre 2015 de 18 marchés pour un montant de plus de 70 milliards. A cela s’ajoute la lutte contre le blanchiment des capitaux avec l’adoption en Conseil des ministres du 9 mars 2016, un rapport relatif à la situation de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a ajouté la première responsable du MINEFID
En ce qui concerne l’aménagement du territoire, le ministre Alizatou Rosine Coulibaly née Sori a relevé que des efforts également ont été réalisés à travers notamment la signature des arrêtés de transfert des ressources liées aux compétences transférées aux collectivités territoriales le 4 avril 2016. Il faut également prendre en compte le rapport sur les finances locales 2013 et 2014 et de l’étude sur la répartition spatiale des infrastructures et des services sociaux de base dans les régions du Plateau Central, du Centre-nord et du Centre-ouest ; ainsi que la validation technique de la politique nationale de promotion des pôles de croissance.

Et pour ce qui est de l’exécution du budget 2016, la patronne du ministère en charge des finances a relevé qu’au 31 mars 2016, en matière de recouvrement des recettes propres, les régies ont mobilisé 272,07 milliards de francs CFA sur une prévision de 247,83 milliards, soit un taux de réalisation de 109,78% par rapport à la prévision de la période. Bien d’autres acquis ont été relevés par le ministre dont nous vous faisons l’économie.

Les revendications syndicales

L’on n’ignore pas le bras de fer qui oppose le gouvernement aux syndicats. Le 1er mai 2016, les syndicats des travailleurs avaient réclamé une augmentation salariale de 25%, également depuis quelques jours de cela les Gardes de sécurité pénitentiaire (GSP) on entamé une grève illimitée. La ministre en charge de l’économie et des finances a affirmé comprendre les revendications des uns et des autres qui sont justes et fondées. Malheureusement actuellement le budget de l’Etat ne permet pas de les satisfaire a-t-elle confié. Et pourquoi ? Elle s’explique. Elle justifie son point de vue par le fait que l’Etat ne disposant pas de moyens actuellement, ne peut pas emprunter auprès de ses partenaires pour payer les salaires. Elle pense que ce qu’il faut faire, c’est d’investir. Dans son explication, elle fait comprendre que la norme communautaire au niveau de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA) impose au Burkina d’utiliser au maximum 35% des ressources propres pour payer les salaires. Déjà relève-t-elle le Burkina est à 10 points au-delà de ladite norme soit 45%. Mais elle est confiante pour l’avenir, …. Le ministre pense que les économies que le gouvernement est en train de réaliser mettra le pays dans de meilleures conditions. Elle a tenu à rappeler aux uns et aux autres que l’actuel gouvernement a hérité d’une situation difficile ; alors il est du devoir de tout un chacun d’accompagner le gouvernement à remettre le pays sur les rails de la croissance. Le chef du MINEFID a pris l’exemple de certains pays où un dialogue est engagé avec les acteurs sociaux qui ont donné un moratoire d’un ou de deux ans aux autorités pour voir venir les choses. Sur cette base, elle pense que le Burkina aussi pourra s’inspirer de ces exemples. Le directeur général du trésor Abrahame Ouattara épouse l’idée de son supérieur hiérarchique. Il estime qu’à l’heure actuelle, l’on doit faire des concessions afin de permettre au gouvernement de mieux servir les agents de la Fonction publique. Pour lui, le Burkina sortira de ce marasme économique grâce à la contribution de tous. Il évoque ici le paiement des impôts, et des autres taxes. Il déclare à cet effet : « On attend beaucoup de l’Etat, mais personne ne veut faire le maximum ». La ministre renchérit en appelant la population à bannir l’incivisme de ses habitudes.

Thierry KABORE