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Visite de chantier échangeur du Nord : le ministre des infrastructures rassurant, les riverains inquiets

jeudi 19 mai 2016


Le ministre des Infrastructures, Eric Wendmanegda Bougouma a visité le chantier abritant la construction de l’échangeur du Nord à Ouagadougou jeudi 19 mai 2016. Il a constaté l’avancement des travaux.

La construction de l’échangeur du Nord, est un chantier qui tient à cœur les autorités burkinabè. Six mois après le début des travaux, le ministre des Infrastructures Eric Wendmanegda Bougouma s’est rendu sur le chantier où il a touché du doigt le niveau d’avancement. Il a précisé que cette visite s’inscrit dans le cadre des activités ordinaires du ministère afin de s’imprégner non seulement de l’état d’avancement des travaux, mais aussi de s’assurer que ces travaux qui se font sur le barrage N°1 ne comportent pas de risques majeurs pour les populations compte tenu de l’installation de la saison pluvieuse. Pour un chantier qui s’étale sur une durée de trois ans, et entamé il y a six mois de cela, le ministre estime que les travaux avancent tout doucement, avec sérieux. Mais il faut encore attendre avant de voir sortir de terre, le joyau qui sera le plus grand échangeur du Burkina pour les années à venir. Construit par l’entreprise française SOGEA-SATOM, ce bijou débuté en 2016, va coûter au contribuable burkinabè la somme faramineuse de 95 milliards de francs CFA, et la construction prendra fin en 2018.

Le directeur général de l’Agence d’études d’ingénierie et de maîtrise d’œuvre (AGEIM) Tiraogo Hervé Ouédraogo relève ici quelques avantages dont vont bénéficier les usagers une fois l’échangeur terminé. Il estime qu’il va permettre à ceux qui viennent de Ouahigouya et aussi de Kongoussi de ne plus faire d’arrêt, mais de continuer et d’accéder directement à la ville avec beaucoup de quiétude. L’échangeur permettra également d’avoir un accès direct à l’aéroport de Donsin. En terme économique, le patron d’AGEIM a relevé qu’un usager ordinaire perd 200 litres de carburant par an sur le pont de Baskuy. Egalement, les riverains perdent 4 jours 14 heures par an sur ledit pont a-t-il poursuivi. Bien d’autres avantages ont été relevés par le chef de la mission de contrôle Tiraogo Hervé Ouédraogo. C’est donc au regard de l’importance de ce futur échangeur que le ministre en charge des infrastructures a signifié à l’entreprise en charge de la construction dudit échangeur, mais aussi à la mission de contrôle qu’il n’est pas question, que la construction prenne du retard. Il leur a demandé de respecter le planning qui a été adopté, ainsi que la qualité des ouvrages soit conforme à ce qui est prévu dans le contrat. Il a également souligné le respect de tous les travaux destinés à améliorer l’environnement socio économique du projet. Il a été rassuré par le directeur général de AGEIM quand au respect des engagements pris. Il estime que déjà le début des travaux a pris un peu d’avance sur le temps imparti et même que la mission de contrôle n’a pas d’intérêt que les travaux traînent. Et pourquoi ? Parce que le projet est un partenariat public-privé ; et qu’en cas de retard, l’Etat n’ajoutera aucun rond à la mission. Au contraire ce serait à elle de payer des compensations à l’Etat, a-t-il confirmé.

L’angoisse des riverains

Si l’on attend avec impatience la fin des travaux, il faut dire que la construction constitue une source d’angoisse pour les riverains. Nombreux sont ceux qui craignent les risques d’inondation en cas de pluie. D’autres n’auront d’autres choix que de déguerpir. Au regard de ces angoisses, les riverains ont tenu à rencontrer le ministre à qui ils ont fait part de leur souci. Le premier responsable des infrastructures après les avoir écoutés a donné des consignes avant de quitter le chantier. Il a demandé aux techniciens sur le terrain de veiller à ce que ces travaux ne soient pas un facteur supplémentaire d’angoisse pour les populations avec l’arrivée de la saison pluvieuse. Ce que l’on peut dire, c’est que le maître d’ouvrage avait déjà pris toutes les préoccupations avant d’entamer les travaux. Le patron d’AGEIM, Tiraogo Hervé Ouédraogo a rassuré et le ministre, et les riverains qu’un certain nombre de mesures ont été prises pour que de telles circonstances malheureuses n’arrivent pas. Il a rassuré les populations que toutes les dispositions sont prises pour qu’elles soient dans la quiétude. Mais comme on le dit souvent, « l’homme propose et Dieu dispose ». Le DG de AGEIM en est conscient et à fait comprendre aux riverains qu’en cas de problème bien que personne ne le souhaite, la mission de contrôle sera toujours à leur côté afin de trouver le plus rapidement possible, une solution qui satisfasse les deux parties.

Comme déjà souligné, la construction de ce joyau fera des ‘‘victimes’’. Et comme nous l’avons relevé dans un document mis à notre disposition, 74 maisons (2 200 m2) en banco, 96 maisons (7 282 m2) en parpaings, 24 parcelles (17 352 m2), 6 lieux de cultes, 474 hangars, 107 kiosques, 143 puits, 55 panneaux publicitaires, 382 sites maraîchers, 700 arbres fruitiers, et 4537 arbres non fruitiers seront affectés. Alors à ce niveau aussi rien n’est fait au hasard. Le premier responsable en charge des infrastructures a confié qu’il est prévu un mécanisme de dédommagement non seulement pour les habitations qui sont concernées, mais aussi pour les commerçants, les maraichers qui sont sur les berges du barrage. Et le gouvernement suit de près cette composante du projet qui est confiée à la mission de contrôle a-t-il confiée.
Il faut souligner également que lors de sa visite, le ministre a aussi rencontré la population de Rimkiéta qui a profité de l’occasion pour l’interpeller sur le niveau de dégradation d’un pont situé à quelques encablures du futur échangeur. Elle s’est plainte du fait que le pont dégradé de Rimkiéta n’est pas pris en compte par un projet aussi important qui est la construction de l’échangeur du Nord. Le ministre a promis de faire des levés techniques afin de porter une réponse à leurs angoisses surtout en saison pluvieuse.
Il faut rappeler que le projet dans sa constitution, a prévu une mesure sociale. Elle concerne, selon Tiraogo Hervé Ouédraogo, la réhabilitation de 36 établissements scolaires et quatre centres de santé autour de la zone du projet d’une valeur estimée à 300 millions. Le DG a confirmé qu’à la date d’aujourd’hui les travaux de réhabilitation sont en grande partie terminée sauf au centre de santé Paul VI où il reste à faire un drainage. Egalement, des forages ont été construits pour ravitailler les maraichers en eau potable.

Les visites secondaires

Après avoir quitté le chantier abritant le futur échangeur du Nord, le ministre des Infrastructures Eric Wendmanegda Bougouma a également visité deux routes. La première est la section urbaine de la RN04 allant du croisement de la RN04/RN03 à l’échangeur de l’Est, y compris un passage supérieur et le prolongement jusqu’au croisement de l’avenue de la liberté. La seconde route débute de l’échangeur de l’Est au rond point de l’échangeur de Ouaga 2000. Si les travaux d’aménagement de ces routes n’ont pas encore débuté, le ministre a rassuré que les financements sont déjà prêts et qu’ils vont débuter très bientôt.

Thierry KABORE