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Mariam Sankara au peuple burkinabè : « je ne saurais jamais vous remercier suffisamment »

vendredi 15 mai 2015


Ce n’est pas encore le retour définitif. Mais c’est en toute gaieté que l’ex. première dame du Burkina, Mariam Sankara Sérémé a foulé le sol burkinabè ce jeudi 14 mai 2015 après un long exil en France. Un accueil triomphal lui a été réservé par de nombreux partisans idéologiques du président Thomas Sankara.

Très émue et contente selon ses propres mots, la veuve Mariam Sankara est arrivée à Ouagadougou ce jeudi 14 mai 2015 aux environs de 16 heures. Elle a été accueillie par les membres de sa famille, des responsables de partis politiques, d’organisations de la société civile se réclamant de l’idéal sankariste, des anciens camarades de la révolution d’août 1983 et une foule en liesse à l’aéroport international de Ouagadougou. Après une brève interview avec la presse, Mariam Sankara s’est dirigée vers la foule dans un véhicule décapotable d’où elle s’est adressée au public.
« Beaucoup d’émotion, beaucoup de joie que je rentre au pays. Je suis émue, je suis contente, vraiment tout est mélangé. Je ne saurais jamais vous remercier suffisamment. En ce moment précis, je pense aux martyrs de l’insurrection qui par leur courage et leur détermination ont fait fuir le dictateur Blaise Compaoré. Je remercie tous ceux qui ont contribué à cela. Je pense à la société civile qui a montré qu’elle sait se soucier des préoccupations du peuple burkinabè. Je pense aux partis d’opposition qui, unis ont su mobiliser jusqu’à l’insurrection populaire.

Je pense aux femmes, mes sœurs, mes filles qui ont joué un rôle décisif. Elles sont sorties avec leurs spatules et leurs balais pour dire que trop c’est trop. Et on a vu les conséquences. Je pense à la jeunesse, vous mes enfants. Vous avez montré qu’unis, déterminés, conscients des enjeux de votre temps, aucun pays ne peut construire son avenir sans vous. Je pense à toute la population burkinabè : hommes, femmes et enfants. Je pense à la presse nationale et internationale qui a aidé aussi. Je pense aussi à ceux qui ne sont pas ici. Je pense au « Comité Justice pour Sankara » qui a mobilisé des avocats qui travaillent gratuitement pour que la vérité se fasse sur l’assassinat du président Thomas Sankara. Je pense aussi au « Comité Justice pour l’Afrique, justice pour Sankara ».

Je pense à toutes les associations et ONG (Organisations non gouvernementales : ndlr) qui ont pris cause pour ce dossier. Je remercie aussi les autorités de la transition. Elles doivent travailler pour que le changement que l’insurrection a amené soit réel pour que même après les élections, on ne puisse pas reculer sur les bases qui sont posées. Je les félicite aussi pour qu’elles puissent assurer des élections libres, justes et transparentes d’où sortiront des responsables, hommes comme femmes, qui vont se soucier des préoccupations du peuple burkinabè. La patrie où la mort, nous vaincrons ! »

Après l’aéroport, Mariam Sankara a accompagnée dans sa famille où résidera pendant son séjour. Ce vendredi matin, elle devrait se rendre au cimetière municipal de Gounghin où elle s’inclinera devant les tombes des martyrs de l’insurrection populaire en guise d’hommage pour le sacrifice suprême qu’ils ont consenti les 30 et 31 octobre 2014. Elle participera au congrès d’union du mouvement sankariste ce weekend et dès lundi 18 mai, elle se présentera devant le juge dans le cadre de l’instruction du dossier Thomas Sankara.

Amidou Kabré