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MUTILATIONS GENITALES FEMININES : une trentaine de filles victimes d’excision en 2016 au Burkina Faso

jeudi 11 août 2016


Le secrétariat permanent du Conseil National de Lutte Contre l’Excision a animé un point de presse ce mercredi 10 août 2016 à la Brigade Ville de la gendarmerie de Nongremassom, au secteur 21 de Ouagadougou, pour dénoncer les mutilations génitales de trois (03) filles dans la capitale burkinabè.

C’est un ton d’amertume contenue que l’Adjudant-Chef BENON, de la Brigade Ville de la gendarmerie de Nongremassom, a ouvert le point de presse de ce jour. « Nous sommes face à un cas d’excision où trois filles ont été victimes de mutilations », a-t-il signifié sans plus de détails. Pour rappel, en 2015 ce sont au total 38 cas d’excision, avec plus de 72 victimes dont cinq (05) décès qui ont été enregistrés sur l’ensemble du territoire national burkinabè. Ce dernier cas d’excision, qui a fait l’objet de la tenue du point de presse ce mercredi 10 août 2016, est le 13e de l’année portant à 30 le nombre de victimes en 2016. Les services sanitaires rassurent que des dispositions ont été prises pour que les victimes (sous couvert d’anonymat) bénéficient des soins appropriées. Selon Rachel Badolo, secrétaire permanent du Conseil National de Lutte Contre l’Excision, « l’excision peut tuer. Pour ceux qui voudraient des preuves des conséquences de l’excision, je pense que les cas de décès se passent de commentaire », a-t-elle déploré.

Les forces de défense et de sécurité à la rescousse !

L’organisation du Conseil National de Lutte contre la Pratique de l’Excision prend en compte plusieurs départements ministériels dont celui de la défense et de la sécurité. A cet effet, les forces de défense et de sécurité concourent à l’élimination de la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) par des patrouilles de sensibilisation et de dissuasion et aussi par l’application de la loi interdisant la pratique des MGF au Burkina Faso. Cette action concerne l’ensemble du territoire national. Elle est mise en œuvre depuis 1996, date d’adoption de la loi.

Le phénomène connaît une régression au fil des temps

Selon l’enquête multisectorielle continue de 2015, le taux de prévalence qui était de 13,3% pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans en 2010 et passé à 11% en 2015. Toute chose qui montre qu’il y a eu un gain de plus de deux points en 5 ans. Ainsi, la secrétaire permanent du Conseil National de Lutte Contre l’Excision, Rachel Badolo, insiste que « cette tendance à la baisse doit être maintenue par la poursuite des actions en cours et les médias ont un rôle central en la matière ». En tout état de cause, ce taux de prévalence reste fort appréciable en comparaison avec d’autres pays comme la Guinée qui bat le record en Afrique de l’Ouest avec un taux de 97%.

Noufou Ouédraogo