Mardi 1er mars 2016. Le comité intersyndical des magistrats a fait le bilan de sa grève observée la semaine dernière. Pour eux, plus de 99 % du personnel a respecté ce mouvement de grève partout dans les institutions juridiques du pays. Mais aucune solution concrète n’a été trouvée à l’issue des échanges avec les autorités politiques.

Après une semaine de grève sans issue, les magistrats prévoient déposer un nouveau préavis de grève qui prendra effet le mercredi 02 mars 2016. Et pour une durée plus longue. Le Secrétaire Général du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB), Antoine Kabore, précise qu’il n’y aura aucun service minimum lors de cette période d’arrêt de travail car la loi ne concerne pas le corps des magistrats.
« Le pouvoir politique tente de diviser les magistrats et les autres composantes de la société. Les manœuvres malsaines sont vouées à l’échec. Dans une dynamique de diabolisation, le pouvoir veut contrôler, régenter et asservir le pouvoir judiciaire », s’exclame le comité intersyndical. Il décide donc de maintenir la lutte, seule voie de salut pour eux.
Lors des échanges avec les hommes de médias, le Secrétaire Général du SAMAB revient sur 3 périodes durant lesquelles les magistrats étaient censés allés en grève : il s’agit notamment de la crise de 2011, suite aux attaques des palais de justice, qui a débouché sur la création du Cadre de Concertation pour les Réformes Politiques (CCRP) ; ensuite en2014,pendant que le débat autour de l’article 37 faisait rage et enfin sous la transition, pour ne pas fragiliser la reconstruction du pays.

Aussi, le comité intersyndical estime qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure, car « il faut donner les moyens au pouvoir judiciaire de pouvoir s’assumer ». Les magistrats disent donc rester constants dans leur logique.« Nous n’allons pas surprendre les autorités. La prochaine grève ne sera pas illimitée », a conclu Christophe Compaoré, Secrétaire général du Syndicat des Magistrats du Burkina Faso.

Sidnooma Delaforce Ouédraogo
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