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DROITS HUMAINS ET SECURITE : une formation des défenseurs des droits humains pour minimiser les risques

jeudi 13 février 2020


La situation sécuritaire difficile que traverse le Pays des Hommes intègres préoccupe la société civile, en particulier la Coalition burkinabè des défenseurs des droits humains (CBDDH). Elle a initié une formation au profit d’une trentaine d’acteurs le 11 février 2020 à Ouagadougou, dans le cadre du programme de protection des femmes défenseures des droits humains et des défenseurs des droits humains les plus vulnérables lancé par le ROADDH. Les thématiques à l’ordre du jour de cette formation sont entre autre la sécurité du numérique, les mécanismes de protection au niveau national et international, les comportements à adopter par les défenseurs de droits humains pour une autoprotection contre l’insécurité dans leur environnement de travail et familial.

« C’est le contexte qui justifie la tenue de cette formation. » A confié Florence OUATTARA, Coordonnatrice nationale de la Coalition burkinabè des défenseurs des droits humains (CBDDH). En effet, malgré l’adoption d’une loi de protection des défenseurs des droits humains le 27 juin 2017, l’activité de défenseur de droits humains se heurte à des difficultés récurrentes. A cause de la situation sécuritaire de plus en plus délétère, les organisations de la société civile vivent et travaillent dans la crainte quotidienne. Rien qu’en 2019, explique la coordonnatrice, « nous avons trois défenseurs qui ont été assassinés. Voilà pourquoi il faut agir et agir vite pour la troupe afin de minimiser les risques. »

Les zones risquées sont les plus concernées par la formation

Convaincue que la société civile doit continuer son rôle d’éveil, de suivi, de conseil et d’interpellation par son engagement, Florence Ouattara a indiqué que la formation mardi 12 février 2020 a privilégié les zones à risque. Ainsi, les régions de l’Est, du Centre-Nord, du Sahel, de la Boucle du Mouhoun et des Cascades qui font l’objet de la plupart des attaques meurtrières ont été choisies pour bénéficier cette session. La région du Centre qui a connu plusieurs attaques terroristes dans la capitale a également prise en compte. Au nombre de trente (30), les acteurs bénéficiaires de la formation sont issus des défenseurs des droits humains les plus vulnérables et des domaines sensibles tels que les sites aurifères, le foncier, les zones sous Etat d’urgence, la gouvernance et les élections.

Mieux se protéger à l’ère du numérique

Dans un contexte d’insécurité quasi général, l’utilisation des outils du numérique peut être source d’exposition préjudiciable aux défenseurs des droits humains. Pour ce faire, la formation conduite par la CBDDH a fait appel à deux experts : Yasser BAMOGO et Christian OUEDRAOGO.
Le premier à s’entretenir avec les participants a souligné que son intervention intitulée « La sécurité du numérique des droits humains », porte sur la sécurité des systèmes d’information, les droits de l’informatique adaptés aux défenseurs des droits humains. Il s’agit de passer en revue « les droits humains dans le cyber espace, mais aussi les configurations de base du mobile qui est un outil intégrant de notre quotidien dont on ne peut pas se passer aujourd’hui car il est présent dans toutes nos activités. » A précisé Yasser BAMOGO. Selon lui, il est possible pour nos défenseurs des droits humains de se garantir un minimum de sécurité grâce aux configurations de base des téléphones qu’ils utilisent. Cette formation va ainsi leur permettre d’avoir les éléments de base pour protéger leur identité numérique, contre certaines menaces sur Internet. Dans un monde envahi par le numérique, leur « identité numérique est plus importante que leur identité réelle. La mémoire humaine passe à l’oubli. Par contre, sur internet, tout a des traces. » Mentionne l’expert en cyber sécurité qui fait savoir que tout individu traine des données personnelles qu’il est sensé protéger.

Connaitre aussi les mécanismes nationaux et internationaux

Sur le plan judiciaire, les défenseurs des droits humains ont aussi besoin de connaitre les mécanismes existants. A ce sujet, Christian OUEDRAOGO, expert en droits humains a relevé qu’avec le terrorisme, ces personnes sont plus exposées qu’auparavant. Citant l’adoption du nouveau code pénal au Burkina Faso jugé liberticide par la société civile depuis son adoption en juin 2019, il estime que même juridiquement, ils sont exposés. A travers sa communication, le formateur espère éclairer la lanterne des participants sur les mécanismes qui existent au plan national, sous régional et international en faveur des droits humains. Il s’agit selon lui de voir « les comportements qu’un défenseur des droits humains doit avoir pour être efficace sur le terrain, se protéger, mais aussi protéger son travail. » Sur ces différentes questions, il y a des institutions qui s’en occupent, précise-Christian OUEDRAOGO.

Selon la Coordonnatrice de la CBDDH, les défenseurs des droits humains regroupent tous ceux qui interviennent dans les domaines de la gouvernance, la lutte contre la corruption, du journalisme d’investigation. Florence OUATTARA formule le souhait qu’à l’issue de cette formation, chaque participant soit outillé suffisamment pour qu’au retour, il puisse partager avec les membres de son association les B.A.BA sur la sécurité, afin d’influer sur leur comportement.

Amidou Kabré,

TOUTE INFO, 1er journal d’investigation en ligne

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